Christo, le grand em(dé)ballage sur ARTE et Arte.tv


Avec sa femme, Jeanne-Claude, Christo nous emballe 



Trois documentaires diffusés à l'occasion de la présentation, du 18 septembre au 3 octobre 2021 à Paris, de la nouvelle œuvre posthume, et éphémère, du duo d'artistes, L’Arc de Triomphe empaqueté.

Avec sa femme Jeanne-Claude, Christo n’a cessé de repousser les limites de la création. Portrait d’un duo d’artistes en liberté, à l’heure où leur rêve d’empaqueter l’Arc de Triomphe se réalise à titre posthume.



Christo, le grand em(dé)ballage sur ARTE

"Je crée des œuvres irrationnelles, irresponsables, sans justification", se plaisait à rappeler Christo, génial inventeur de l’art d’emballer le monde. Le 18 septembre, l’Arc de Triomphe se couvrira de 25 000 mètres carrés de tissu bleu argenté. Mort en mai 2020, le plasticien en a rêvé dès les années 1960 avec Jeanne-Claude, sa femme et alter ego. Nés le même jour, tel un signe du destin – lui en Bulgarie, elle au Maroc –, ils se vouent ensemble à la création, guidés par une farouche liberté. 

Christo, le grand em(dé)ballage sur ARTE


À Sofia déjà, l’étudiant des Beaux-Arts refuse les diktats esthétiques du régime communiste. En 1958, exilé à Paris, il survit en portraiturant la bourgeoisie quand il rencontre une belle-fille de général, jeune rousse "flamboyante, comme empaquetée d'un film plastique". 

Christo avec sa femme 

Auprès des Nouveaux Réalistes (César, Niki de Saint Phalle…), Christo empile, tapisse et emballe ses premiers objets sous l’œil attentif de sa compagne. En 1962, six ans avant l’empaquetage de la Kunsthalle de Berne, le tandem érige rue Visconti, à Paris, un mur de barils de pétrole pour dénoncer le rideau de fer, et suscite l’ire du préfet de police Maurice Papon…




Christo, le grand em(dé)ballage sur ARTE

L’art sans entraves

Dans sa quête de liberté artistique, le duo autofinance ses installations à plusieurs dizaines de millions de dollars. Parmi elles : l’encadrement en bâches roses de la baie de Biscayne à Miami (1983) – une idée de Jeanne-Claude –, l’empaquetage du Pont-Neuf (1985) ou la pose de plates-formes flottantes sur le lac italien d’Iseo (2016). Des jeux géants de formes et de couleurs destinés à cacher pour mieux révéler. Au quotidien, Christo dessine, Jeanne-Claude organise. Une symbiose totale, sauf quand ils prennent l’avion : jamais sur le même vol. En 1964, ils s’installent à New York, où Jeanne-Claude décédera en 2009. Grandiose mais laborieux, chaque chantier leur demande une abnégation folle, au prix, parfois, de renoncements. Tel l’abandon par Christo, en 2017, du projet d’habillage de la rivière Arkansas, jugé peu écologique par les riverains. Adulés et critiqués, ils auront lutté jusqu’au bout pour créer sans entraves. "Les artistes ne prennent pas de retraite, ils meurent", disait Jeanne-Claude. Cet artiste est "emballant" .



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