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Corée, guerre sans fin |
Corée, une guerre sans fin
mardi 20 avril à 20.50
Disponible sur arte.tv du 13/04/2021 au 18/06/2021
Ce bouleversant récit restitue la cruauté et l’absurde de la guerre de Corée qui a déchiré, entre 1950 et 1953, une nation en deux, et laissé une péninsule dans le chaos.
"Ne pas laisser les États-Unis recommencer." En Corée du Nord, la méfiance anti-impérialiste contre l’Oncle Sam est toujours d’une virulente actualité, malgré les efforts apparents de Donald Trump pour rapprocher les deux pays. En novembre 2017, Kim Jong-un donnait des sueurs froides à tous les dirigeants de la planète en annonçant être capable d'envoyer une ogive nucléaire sur Washington. Cette agressivité tire ses racines de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la partition totalement arbitraire de la péninsule coréenne, effectuée sous l'égide du président Harry Truman. Le 25 juin 1950, les États-Unis interviennent directement pour contrer l’avancée du "péril rouge", les soldats de Kim II-sung, soutenus par Staline, enclenchant dès lors un terrible engrenage. En trois ans, la guerre de Corée, pendant laquelle les Américains larguent plus de bombes que durant toute la Seconde Guerre mondiale, coûte la vie à 36 000 GI et plus de 2 millions de Coréens.
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Corée, guerre sans fin |
Blessures encore vives
Considérée comme l'un des conflits les plus effroyables de la guerre froide, la guerre entre Corées du Sud et du Nord, soutenues par leurs alliés idéologiques, menace aujourd’hui encore l’ordre du monde, entre dictature communiste, provocations nucléaires et réunification chimérique. Dans ce documentaire très dense, historiens américains, journalistes coréens, chefs militaires ou anciens GI racontent les grandes dates du conflit, entre les exactions des troupes du général MacArthur et l’intervention surprise de la Chine maoïste. S’appuyant sur des documents inédits – obtenus grâce à l'ouverture récente d'archives en Russie, aux États-Unis, en Chine et en Corée du Sud –, ce film apporte un éclairage nouveau, extrêmement précis, sur ce déchirement fratricide traumatique, aux confins de l’absurde.
Documentaire de John Maggio (France, 2020, 1h30mn) - Coproduction : ARTE France, Ark Media, Weta Washington DC, BBC, KBS, ZED
Dans un documentaire éclairant, John Maggio retrace la guerre de Corée (1950-1953), théâtre d'affrontements sans bornes entre grandes puissances. Portrait de trois acteurs majeurs d’un conflit inachevé qui façonne encore les relations internationales.
Syngman Rhee
En exil, l'ex-président du gouvernement provisoire coréen a tout pour séduire les Américains, en quête d'un homme de confiance pour diriger la Corée du Sud, sous influence occidentale depuis la division de la péninsule, en 1945. Ancien étudiant de Princeton, chrétien, anglophone, il a remporté l’élection présidentielle de 1948 – ambition pour laquelle il manœuvrait déjà dans les couloirs du département d'État à Washington, durant la Seconde Guerre mondiale. Sous des airs de gentleman discret, "l'oncle Syngman" cache une soif démesurée de pouvoir. Une fois en fonction, il fait exécuter des milliers de partisans communistes. Son objectif : réunifier les deux Corées à n'importe quel prix. Après 1953, il se console en détournant l'aide économique occidentale, tandis que son pays sombre dans le marasme. Sept ans plus tard, en avril 1960, un soulèvement populaire obligera le despote à se réfugier à Hawaii.
Kim Il-sung
Ancien résistant contre l’occupation japonaise, Kim Il-sung, réfugié en URSS en 1941, où il apprend le russe et devient proche de hauts gradés, est choisi par Staline pour instaurer un régime communiste en Corée du Nord en 1948. Rusé et impitoyable, mais inconnu dans son pays, il assoit rapidement sa position de "Grand Leader", n'hésitant pas à travestir son passé de combattant. En 1949, le culte autour de sa personne s'intensifie, tout comme ses ambitions de réunification. Kim Il-sung bâtit une puissante armée et envahit son voisin du Sud le 25 juin 1950, avec le soutien indirect de la Chine. À la fin du conflit, il obtient les pleins pouvoirs et entreprend de se doter de l'arme nucléaire. "Le président éternel de la République" meurt d'une crise cardiaque en 1994 sans voir ce projet se réaliser. Après son fils Kim Jong-il, son petit-fils Kim Jong-un a repris en 2011 le flambeau dynastique.
Douglas MacArthur
Flamboyant héros de la guerre du Pacifique, le général MacArthur a supervisé après 1945 la démilitarisation du Japon. Nommé à la tête des forces multinationales qui, sous le drapeau de l’ONU, appuient la Corée du Sud, il se vante de pouvoir "stopper l'offensive coréenne avec un bras attaché dans le dos", avant d'être rattrapé par la réalité du terrain. Malgré une contre-offensive réussie en septembre 1950 à Incheon, qui lui permet de faire reculer les forces nord-coréennes jusqu’aux portes de la Chine, il est surpris par les troupes de Mao sur les rives du fleuve Yalu en novembre, et voit son armée repoussée jusqu'au 38e parallèle – la frontière entre le Nord et le Sud. Dans la presse, il milite alors pour étendre le conflit à la Chine et prône le recours à la bombe atomique. Le président Truman le limoge le 11 avril 1951.
Par Hélène Porret
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