Grand Prix du Jury à Sundance
Nommé dans la catégorie Meilleur Film de Court Métrage pour les César 2021
Film accessible jusqu'au 17 mars (cliquez ici)
Synopsis
Dans les hautes montagnes de l’Atlas, Abdellah, un jeune berger et son père, sont bloqués par la neige dans leur bergerie. Leurs bêtes dépérissant, Abdellah doit s’approvisionner en nourriture dans un village commerçant à plus d’un jour de marche. Avec son mulet, il arrive au village et découvre que celui-ci est désert à cause d’un curieux événement qui a bouleversé tous les croyants.
Avis
A la fois film de science fiction et film social, la réalisatrice Sofia Alaoui s'émancipe, par petites touches, des codes du cinéma marocain et flirte avec le film fantastique. La jeune cinéaste franco-marocaine interroge les croyances de femmes et d'hommes à l'heure où leurs certitudes se voient brusquement bousculées.
Réalisation concise. De belles images. Les ciels nocturnes sont impressionnants.
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Qu’importe si les bêtes meurent de Sofia Alaoui |
Entretien avec Sofia Alaoui
Comment est née l’idée de « Qu’importe si les bêtes meurent » ?
Les projets naissent toujours d’une combinaison de plusieurs éléments.
Il y a quatre ans, j’étais allée au Brésil et y avais découvert un village disant recevoir la visite d’aliens. Bon, je n’ai pas vu d’extra-terrestres ! Mais cela m’a ouvert l’esprit et m’a questionnée sur l’univers, les mondes parallèles et le sens de ma vie sur la planète Terre. Ce sont des problématiques qui m’intéressent particulièrement, et je suis passionnée de science-fiction.
A côté de ça, j’étais revenue vivre au Maroc depuis plusieurs années et je trouvais que j’étais dans une société quand même très dogmatique dans son ensemble, notamment en matière de religion. Je me considère comme quelqu’un de plutôt spirituel, mais je trouvais que la société ne se questionnait pas assez intérieurement et nous imposait une manière de faire : soit tu es avec eux, soit tu es contre eux.
L’idée de ce court métrage, c’était donc ça : comment pourrai-je utiliser la figure de l’alien pour questionner la société dans laquelle je vis ?
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Sofia Alaoui |
Pourquoi avoir opté pour le court métrage ?
A l’origine, c’était une idée de long métrage. Mais je ne l’avais jamais développée parce qu’il n’aurait pas été envisageable que je fasse un long métrage sans passer par un court. Le court métrage, pour moi, est vraiment une étape, une manière d’apprendre à se connaître. Les court que j’ai écrits et réalisés avant celui-là, je ne les déteste pas mais je ne les revendique pas particulièrement non plus. C’est de l’entraînement, un apprentissage, pour mûrir personnellement. Par contre, maintenant, je vais travailler sur l’adaptation de cette histoire en long métrage.
Comment avez-vous réfléchi à l’aspect visuel et esthétique du film ?
Dans l’écriture, j’aime beaucoup détailler les scènes, les crépuscules, les aubes… Il y avait, dans le scénario, des ambitions visuelles fortes.
J’ai notamment parlé à mon chef opérateur de l’aspect documentaire des films de Lars Von Trier, que j’aime beaucoup. J’avais envie d’aller dans cette direction, et également d’alterner les plans très larges et très serrés, pour que l’on soit dans quelque chose d’à la fois oppressant mais qui en même temps replace le spectateur dans l’immensité d’une nature, d’un paysage, d’une planète.
Liste artistique
Saïd Ouabi
Oumaïma Oughaou
Moha Oughaou
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