Le poirier sauvage, film fleuve et tableau de la vie provinciale turque


Le poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan













Le poirier sauvage

lundi 9 novembre à 22.35 sur ARTE
Diffusion au format cinéma en VOST
Disponible sur arte.tv du 02/11/2020 au 15/11/2020


De retour dans sa petite ville d'Anatolie, un jeune diplômé cherche à publier son premier roman. Par le grand auteur turc Nuri Bilge Ceylan, un film-fleuve, d’une ampleur visuelle et romanesque hors du commun.

Après avoir achevé ses études supérieures, Sinan est retourné vivre chez ses parents à Çanakkale, en Anatolie, afin de préparer le concours d'instituteur. Ayant écrit un roman qui se déroule dans la région, Le poirier sauvage, le jeune homme cherche des soutiens pour l’aider à le faire publier. Plein d'espoir, il sollicite des rendez-vous auprès de politiciens et de chefs d'entreprise, retrouve d'anciens camarades de classe et un amour de jeunesse, croise aussi la route de deux imams et d'un écrivain, qui lui parlent de la vie, de religion, de littérature. À la maison, les choses sont loin d'être faciles. Idris, son père enseignant à la retraite, accumule les dettes de jeu, mettant en péril l'équilibre financier de la famille. Il s'obstine aussi à chercher une source sur le terrain dont il a hérité à la campagne… 


Le poirier sauvage de Nuri Bilge Ceylan

Ressentiment 

Tableau de la vie provinciale turque, Le poirier sauvage décrit les espoirs et les désillusions d’un aspirant écrivain, empêtré dans ses complexes et sa détestation de la société dans laquelle il a grandi. Son ressentiment s’exprime envers certaines personnalités locales, d’un écrivain régional pédant à un entrepreneur inculte aux prétentions de mécène. Nuri Bilge Ceylan a souvent dépeint sous un jour noir l’humanité, ses médiocrités et ses bassesses. 

Le poirier sauvage

Après 
Il était une fois en Anatolie, grand prix à Cannes en 2011, et Winter Sleep, Palme d'or en 2014, son huitième long métrage est peut-être celui qui laisse le plus de place au doute, à l’émotion et au tremblement, avec même une pointe inattendue d’humour, grinçant ou absurde. Un film-fleuve, d’une ampleur visuelle et romanesque époustouflante.

 Film de Nuri Bilge Ceylan (Allemagne/Turquie/France, 2018, 3h01mn, VOSTF) - Scénario : Nuri Bilge Ceylan, Akin Aksu, Ebru Ceylan - Avec : Aydin Dogu Demirkol (Sinan Karasu), Murat Cemcir (Idris Karasu), Bennu Yldirimlar (Asuman Karasu), Hazar Ergüclü (Hatice) 


Nuri Bilge Ceylan 



Nuri Bilge Ceylan

Cinéaste tchékhovien par excellence, depuis Nuages de mai (1999), qu’il dédie à l’auteur de La cerisaie, jusqu’à Winter Sleep, sa Palme d’or de 2014, le maître Nuri Bilge Ceylan filme les âmes troublées de ses contemporains dans une Turquie souvent hivernale, que ce soit à Istanbul (Uzak), qui l’a vu naître en 1959, ou au fin fond de l’Anatolie (Il était une fois en Anatolie), où il a passé son enfance. Ce photographe de métier, devenu réalisateur sur le tard, en 1995, scrute les relations entre citadins et ruraux, homme et femme (Les climats) ou père et fils (Le poirier sauvage) au cours de longs plans-séquences élégiaques. Habitué du Festival de Cannes, où il a glané plus d’une demi-douzaine de prix en vingt ans, il pratique un cinéma personnel empreint de poésie, maîtrisant tous les postes (production, écriture) et travaillant avec ses proches, dont son épouse, Ebru, actrice et coscénariste. Nuri Bilge Ceylan tournera en 2021 son prochain film, Les herbes sèches, coproduit par ARTE France Cinéma.


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