#Critique "Park". Film sombre. Des adolescents en errance dans l'ancien village olympique d'Athènes en ruine

Synopsis
Rassemblés dans les ruines du village olympique d’Athènes, des adolescents occupent leurs journées avec des jeux tapageurs, dans un chahut permanent. Parmi eux, Anna et Dimitri qui vont bientôt former un couple. Ils explorent les attractions d'une station balnéaire avec une excitation juvénile et une joyeuse curiosité. Mais, du bonheur estival à l'angoisse de l'automne, le temps passe et leur relation avec…
Note 2,5/5. On suit le quotidien de jeunes adolescents à Athènes, dans l'ancien village olympique qui faisait autrefois la fierté de la ville, mais qui est aujourd'hui à l'abandon. Oisiveté, chômage, ces jeunes essaient de combler l'ennui par des bagarres, l’organisation de combats de chiens, l’agression de touristes. Même les ébats amoureux sont tristes. Le premier long-métrage de Sofia Exarchou est sombre et éprouvant. Pas une note d’espoir. Filmés en gros plan, les regards de ces jeunes semblent vides, comme leurs journées, comme leur avenir…
Belle direction des acteurs qui sont amateurs.
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Dimitris Kitsos dans Park |
A travers les histoires mêlées des enfants du Village Olympique, Park tente de brosser le portrait d’une génération perdue qui a été dérobée de son avenir. Entre les complexes sportifs à l’abandon, les ruines et les nouveaux centres touristiques, le film croise le passé « glorieux » de la Grèce avec sa décadence récente, peignant une société qui n’était pas préparée à la chute brutale qu’elle a connue. Au cœur de ces vestiges du passé, le besoin d’appartenance des jeunes est vital et leurs efforts de plus en plus violents et futiles.
Entretien avec Sofia Exarchou
Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’utiliser le village olympique abandonné d’Athènes ?
Je voulais représenter un groupe d’adolescents vivant dans un lieu abandonné, dans un environnement social qui ne leur donne aucune échappatoire et aucun espoir pour l’avenir. J’ai commencé à chercher cet endroit dans les environs d’Athènes et c’est à ce moment-là que j’ai découvert l’histoire du village olympique : ce village a été construit uniquement pour les besoins des Jeux olympiques, sans aucun aménagement urbain, avec des maisons toutes identiques entourées d’une clôture. Il est complètement isolé, en bordure d’un axe routier, loin de tout véritable quartier. Cet endroit semble abstrait, comme s’il pouvait exister à n’importe quelle époque, n’importe où dans le monde. Mais en même temps, il a une forte signification symbolique pour la Grèce. Les Jeux olympiques de 2004 ont apporté beaucoup d’espoir à l’ensemble du pays, mais ont finalement marqué son effondrement. Maintenant, il existe en tant que no man’s land non pas à cause d’une guerre ou quelque chose comme ça, mais en tant que no man’s land créé par les J.O. et je trouve fascinant d’en parler.
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Dimitra Vlagkopoulou dans Park |

Nous avons essayé de créer un groupe dynamique qui serait rempli de différents personnages. Au début des répétitions, j’ai beaucoup improvisé avec les adolescents afin de déterminer quels traits des personnages existaient déjà chez eux. Je voulais savoir qui était le plus agressif, le plus drôle, le plus fort et qui allait devenir le leader. Le scénario a créé les personnages mais je voulais voir les vrais adolescents à l’intérieur des personnages, j’ai essayé de les laisser être eux-mêmes dans cet environnement. Le processus de casting ainsi que les répétitions ont été le plus grand défi et pourtant l’aspect le plus créatif de la réalisation de Park. La plupart des adolescents sont des acteurs non-professionnels et très peu d’entre eux sont issus d’écoles de théâtre : certaines des scènes les plus intéressantes du film sont issues d’improvisations.

Liste artistique
Dimitris Kitsos Dimitris
Dimitra Vlagkopoulou Anna
Enuki Gvenatadze Markos
Sortie le 8 juillet

Liste artistique
Dimitris Kitsos Dimitris
Dimitra Vlagkopoulou Anna
Enuki Gvenatadze Markos
Sortie le 8 juillet
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