
Prix du Meilleur film au Bucheon International Fantastic Film Festival
Prix du public au Festival européen du film fantastique de Strasbourg
Kate et Matt, la trentaine, sont en quête d’authenticité. Le jeune couple décide de quitter la ville et achète une grande maison à retaper dans un coin reculé perdu dans le Maryland. Peu après leur déménagement, ils découvrent une chambre étrange capable d’exaucer tous leurs désirs. Leur nouvelle vie devient un véritable conte de fée. Kate et Matt succombent à toutes les tentations que leur offre la Chambre. L’argent et le champagne coulent à flot, mais derrière cet Eden apparent, une ombre guette : la Chambre va dévoiler leur désir enfoui, et va leur octroyer ce qu’ils attendent depuis toujours et que la nature leur refusait... et bientôt leur rêve se transforme en cauchemar...
Note 3/5. Malgré son apparence de «thriller américain », (l’action est sensée se dérouler aux Etats-Unis) ce film a été tourné en Belgique et réalisé par le belge Christian Volckman.
La réalisation et les effets spéciaux sont soignés. La comédienne franco-ukrainienne Olga Kurylenko et Kevin Janssens, forment un couple convaincant.
The room est un film fantastique assez «sage» ; l’action ne devient haletante que dans le dernier quart d'heure.
Les désirs de Kate et de Matt sont ceux de consommateurs moyens : champagne, argent, caviar, bijoux, une chambre d’enfant (bleue, pour un garçon bien sûr!)… Une satire du consumérisme bien gentille, ce qui en limite la portée philosophique.

The room Olga Kurylenko et Kevin Janssens
Entretien avec Christian Volckman
Aviez-vous des références picturales ou cinématographiques en tête pour vous aider à construire votre récit ? La référence première était Shining. Kubrick a réussi à mettre en place une atmosphère folle et hypnotisante, pourtant tout en sobriété. C'est le genre d’ambiance que je voulais pour The Room. Mais je pense que d’autres cinéastes ont pu m’inspirer plus ou moins consciemment. Comme Tarkovski ou David Lynch, même si nos cinémas ne fonctionnent pas de la même manière. Travailler sur une véracité psychologique me rassure, j’ai besoin de comprendre le cheminement de mes personnages. Lynch ne s’encombre pas de ça. J’ai aussi été beaucoup marqué par les ambiances et les compositions des cadres des expressionnistes allemands ou d’Eisenstein. Lui réfléchissait à la signification de chacun de ses cadres, aux tensions qu'ils pouvaient provoquer. Je crois qu'il était bien plus intuitif qu'on ne le pense, même s'il a aussi beaucoup théorisé.
La pièce au cœur du film paraît omnipotente, elle semble pouvoir créer n’importe quoi. Comment avez-vous déterminé sa limite ?
Dans toutes les fables et légendes, la magie a des limites. La lampe d'Aladin ne peut exaucer que trois vœux. Pourquoi pas plus ? Parce que le conflit qu’elle fait naître en dit long sur la personne qui le détient. La limite crée des tensions. Est-ce qu’on l’accepte, est-ce qu’on essaye de s’en affranchir ? Dans le fantastique, il faut établir des règles. En limitant le champ d'action de la chambre à la maison, on a donné aux manifestations un espace restreint et aux personnages un objectif : s'en sortir. Sans limite, il n’y a pas d’histoire. Et c'est ce qui nous, les scénaristes, nous amusait. L'imagination naît de la contrainte : il a fallu bâtir notre histoire, nos rebondissements, au sein de ce contexte.
Les personnages parcourent un chemin spirituel. Ils s'en remettent d'abord au dieu-machine avant de comprendre qu'il faut se détacher des biens matériels pour avancer.
La pièce au cœur du film paraît omnipotente, elle semble pouvoir créer n’importe quoi. Comment avez-vous déterminé sa limite ?
Dans toutes les fables et légendes, la magie a des limites. La lampe d'Aladin ne peut exaucer que trois vœux. Pourquoi pas plus ? Parce que le conflit qu’elle fait naître en dit long sur la personne qui le détient. La limite crée des tensions. Est-ce qu’on l’accepte, est-ce qu’on essaye de s’en affranchir ? Dans le fantastique, il faut établir des règles. En limitant le champ d'action de la chambre à la maison, on a donné aux manifestations un espace restreint et aux personnages un objectif : s'en sortir. Sans limite, il n’y a pas d’histoire. Et c'est ce qui nous, les scénaristes, nous amusait. L'imagination naît de la contrainte : il a fallu bâtir notre histoire, nos rebondissements, au sein de ce contexte.
Les personnages parcourent un chemin spirituel. Ils s'en remettent d'abord au dieu-machine avant de comprendre qu'il faut se détacher des biens matériels pour avancer.
On arrive sur ce monde sans rien et on le quittera sans rien. On a beau cumuler des signes ahurissants de richesse, on ne repartira pas avec. C'est aussi la limite de notre système capitaliste. Quand on a des richesses, on veut les garder, on les fait fructifier, ça demande du travail, de l'énergie, ça devient notre préoccupation numéro 1. Et pour quoi, finalement ? Il n'y a jamais eu autant de milliardaires, et par contrastes d'ultrapauvres, sur la planète. Pendant ce temps-là, on détruit notre habitat. Je pense qu'on arrive à la fin de ce système, il faut qu'on bouge, on n'a plus le choix. Le problème est partout, on ne peut plus fuir.

The room Olga Kurylenko et Kevin Janssens
Le film a une portée philosophique forte. Enfermés dans cette maison, Matt et Kate doivent trouver leur place, accepter d’y rester ou trouver un moyen de vivre autrement.
Nous vivons tous au milieu de lois extrêmement précises qu’on ne peut pas transgresser. Pas uniquement celles imposées par la société, mais aussi des lois physiques, corporelles, qui nous contraignent chaque jour, sans qu’on n’y pense. The Room représente notre propre contexte. On naît, on meurt. Entre les deux, on a des désirs, la plupart du temps inassouvis, ce qui fait naître une frustration, puis peut-être une acceptation. C’est une lutte psychologique que je trouve passionnante. Le film réduit les contraintes humaines communes à tous et les met à l'échelle d'un couple avec un seul désir, universel : celui de l'enfantement. Lorsqu’on se reproduit, on impose à nos enfants ce cadre imposé dans lequel ils vont devoir à leur tour trouver leur place. Et ainsi de suite. C’est presque sans fin…
The Room
Liste artistique
Kate OLGA KURYLENKO
Matt KEVIN JANSSENS
Shane enfant JOSHUA WILSON
Shane adolescent FRANCIS CHAPMAN
John Doe JOHN FLANDERS

The room Olga Kurylenko et Kevin Janssens
Le film a une portée philosophique forte. Enfermés dans cette maison, Matt et Kate doivent trouver leur place, accepter d’y rester ou trouver un moyen de vivre autrement.
Nous vivons tous au milieu de lois extrêmement précises qu’on ne peut pas transgresser. Pas uniquement celles imposées par la société, mais aussi des lois physiques, corporelles, qui nous contraignent chaque jour, sans qu’on n’y pense. The Room représente notre propre contexte. On naît, on meurt. Entre les deux, on a des désirs, la plupart du temps inassouvis, ce qui fait naître une frustration, puis peut-être une acceptation. C’est une lutte psychologique que je trouve passionnante. Le film réduit les contraintes humaines communes à tous et les met à l'échelle d'un couple avec un seul désir, universel : celui de l'enfantement. Lorsqu’on se reproduit, on impose à nos enfants ce cadre imposé dans lequel ils vont devoir à leur tour trouver leur place. Et ainsi de suite. C’est presque sans fin…
The Room
Liste artistique
Kate OLGA KURYLENKO
Matt KEVIN JANSSENS
Shane enfant JOSHUA WILSON
Shane adolescent FRANCIS CHAPMAN
John Doe JOHN FLANDERS
Sortie en VOD le 7 mai
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