# Critique "Tout peut changer. Et si les femmes comptaient à Hollywood ?"

Geena Davis : Et si les femmes comptaient (enfin) à Hollywood 


De grandes stars et artistes s'engagent pour la parité et lutter contre les inégalités dans le cinéma 

Synopsis
Tout peut changer est un documentaire qui révèle ce qui se cache derrière l'une des aberrations de l'industrie du cinéma américain : la sous-représentation des femmes à Hollywood. 


Le réalisateur Tom Donahue met en avant des décennies de discrimination à l'égard des femmes derrière et devant la caméra, grâce notamment à une méthode inédite d’étude des données chiffrées, avec, à l’appui, des centaines de témoignages accablants. 



Ce film dénonce la sous-représentation des femmes dans l’industrie du cinéma américain. A tous les niveaux. Une seule a ainsi reçu l’Oscar du meilleur réalisateur, Kathryn Bigelow, en 2010, pour « Démineurs ».

 
Tout peut changer, Et si les femmes comptaient à Hollywood ?  Yara Shahidi
Plus important encore, le film cherche et propose des solutions qui vont au-delà de l'industrie du cinéma et bien au-delà des frontières américaines, à travers les témoignages de nombreuses voix d'Hollywood, dont Meryl Streep, Cate Blanchett, Natalie Portman, Reese Witherspoon, Sandra Oh, Jessica Chastain, Chloë Grace Moretz, Shonda Rhimes, Yara Shahidi, Sharon Stone ou encore, Geena Davis, également productrice exécutive du film ; pour mettre en exergue ce qui peut et doit changer.

Tout peut changer, Et si les femmes comptaient à Hollywood ?  
«La situation ne pourra évoluer que lorsque les hommes prendront position. C'est la galanterie du XXIème siècle». Meryl Streep, actrice


Avis : 4/5
Documentaire dense, révélateur, utile. Il s’appuie sur de nombreux témoignages et des statistiques. Très bien monté : 
par son rythme rapide, par la présence en arrière plan des interviewées de très courts et nombreux extraits de films, il impose une attention soutenue. Dommage que la grammaire des sous-titres soit parfois déficiente et qu’il leur arrive d'être peu lisibles (blanc sur blanc). 

                                         
Cate Blanchett



A travers les paroles de femmes de cinéma, le film dénonce le phénomène de sous-représentation des femmes dans les films hollywoodiens, non seulement en tant qu'actrices mais surtout en tant que réalisatrices ou productrices.


Une belle image résume la situation. Une assiette contient 100 cookies ; 99 d’entre eux et une moitié sont pris par des hommes, il reste un demi cookie pour les femmes. En effet, les femmes représentent 0,5 % des réalisateurs sur les cinquante dernières années à Hollywood.

Ainsi il a fallu attendre 2010 pour qu'une femme remporte pour la première fois l'Oscar de la meilleure réalisatrice, Kathryn Bigelow, pour Démineurs.






Chloë Grace Moretz 

Le film montre aussi que sous-représentation, discrimination et sexisme sont liés. Chloë Grace Moretz raconte qu’à l'âge de 16 ans, on lui a fourni pour les tournages un soutien-gorge rembourré, pour montrer une poitrine suffisamment généreuse.


Avec «l’air du temps», la parité pourrait peut-être progresser. Mais il reste bien des progrès à faire dans les modes de représentation qui enferment souvent les femmes dans des rôles d'objets sexualisés ou d'accessoires de la narration. Le test de Bechdel-Wallace (bien expliqué dans le film) permet de le montrer clairement. 



Sortie le 19 février
 




LE GEENA DAVIS INSTITUTE ON GENDER IN MEDIA 
Fondé par la comédienne oscarisée et militante Geena Davis, l’Institut est le seul organisme de recherche du secteur médias et divertissement qui s’attache à lutter contre les inégalités entre hommes et femmes et les stéréotypes sexistes. L’Institut a constitué la plus grande base de données sur la domination masculine dans le secteur du divertissement depuis plus de vingt ans. Il organise tous les deux ans un symposium, unique événement à réunir plus de 300 décideurs, créateurs et leaders d’opinion dans le but de partager les meilleures initiatives et de mettre en place un paysage médiatique plus équitable entre les sexes. L’Institut travaille avec des décideurs et des créateurs à travers ses ateliers, stages, séances d’évaluation et de recommandations orientées recherche. Ses programmes pédagogiques visent à sensibiliser les auteurs de la nouvelle génération à l’égalité entre hommes et femmes et à les pousser à réduire les stéréotypes dans les médias pour enfants. L’approche tripartite de l’Institut – recherche, éducation, militantisme – lui a permis de collaborer avec d’importants groupes de médias, écoles et entreprises multinationales. Les études de l’Institut sont souvent citées par de grands médias comme le New York Times, Newsweek, le Chicago Tribune, le Washington Post, USA Today, Variety, le Hollywood Reporter, le Wall Street Journal, CNN et MSNBC.


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