Série "Une Ile" navigue entre fantastique et thriller. Laetitia Casta revient à ses premiers amours




Une Ile avec Alba Gaïa Bellugi, Noée Abita et Laetitia Casta

Une mystérieuse inconnue bouleverse la vie d'une île frappée par une crise de la pêche et une succession de morts suspectes. Portée par Laetitia Casta et Noée Abita (Ava), une série romanesque et fantastique qui revisite le mythe des sirènes avec un côté thriller.

Jeudis 9 et 16 janvier 2020 à 20h55
En intégralité sur arte.tv du 9 janvier au 7 février
Les trois premiers épisodes en ligne dès le 2 janvier

note 4/5 : série profonde, poétique et avec de très belles images 



Une île est frappée par une pénurie de pêche sans précédent et une série de morts suspectes ! Ces événements coïncident avec l’arrivée d’une mystérieuse inconnue, Théa, qui va bouleverser la vie de la jeune Chloé. Portée par le duo Noée Abita (Ava) et Laetitia Casta, avec Julien Trousselier (Crime Time) à la réalisation, Gaia Guasti et Aurélien Molas (Maroni, les fantômes du fleuve) à l’écriture, une série romanesque et fantastique qui revisite le mythe des sirènes.

Séries Mania 2019 – Prix de la meilleure série française




Une île revisite le mythe de la sirène, créature aux multiples facettes. Sa légendaire dangerosité vient de la mythologie gréco-latine. Dans l’Odyssée d’Homère, les sirènes sont des divinités de la mer qui hypnotisent les navigateurs avec leurs chants enchanteurs. Dans les Métamorphoses d’Ovide, elles sont décrites comme des créatures mi-femmes mi-oiseaux. C’est le combat entre la part d’humanité et la part d’animalité qui se joue en ces sirènes, mais aussi en chaque homme face à ce mystère… C’est aux légendes médiévales scandinaves que l’on doit la figure populaire de la sirène au buste de femme et à la queue de poisson. Au fil des siècles, le mythe a été de nombreuses fois adapté. Andersen en fait une héroïne romantique en 1837 avec son conte La petite ondine.




Une île

Réalisation : Julien Trousselier
Scénario : Gaia Guasti, Aurélien Molas
D’après une idée originale de Simon Moutaïrou avec la collaboration de Marcia Romano
Avec Laetitia Casta, Noée Abita, Sergi López, Manuel Severi, Alba Gaïa Bellugi
Produite par Nicole Collet
Coproduction : ARTE France, Image & Compagnie – Lagardère Studios
(France, 2019, 6×45′)





Entretien avec Laetitia Casta


Dans Une île, série écologique qui mêle fantastique et thriller, l'actrice Laetitia Casta revisite le mythe de la sirène en se glissant dans la peau de Théa, une créature venue des abysses qui sème le trouble dans un petit port de pêche. Entretien.
 

Votre personnage tranche avec les représentations habituelles de la sirène. Comment le décririez-vous ?
Laetitia Casta : 
Théa représente la nature qui se venge des blessures subies. C’est une guerrière dotée de pouvoirs. Elle arrive sur terre avec une mission, celle de sauver un monde magique et mystérieux. Elle s’en prend aux hommes qui polluent la mer en aspirant leur âme. Contrairement au mythe habituel de la sirène, que j’avais déjà abordé au théâtre dans Ondine, de Jean Giraudoux, Théa n’aspire pas, au départ, à devenir humaine.




Théa porte un message écologique mais également féministe...
Elle est féministe dans le sens où elle assume sa sexualité et son désir aussi fortement qu’un homme. Elle utilise son corps comme une arme fatale. C’était intéressant d’interpréter un personnage féminin qui n’est pas relié à la maternité. Je me suis aussi inspirée du mythe de Lilith, première femme créée par Dieu avant Ève. Cette figure effraie les hommes car elle possède le savoir.

Vous livrez une prestation surprenante. Comment avez-vous préparé ce rôle ?
Il a fallu que j’axe mon travail autour de la gestuelle. Comme mon personnage se rapproche davantage de l’animal que de l’humain, je n’avais pas beaucoup de texte. Au départ, je me suis demandé comment j’allais faire pour ne pas tomber dans la caricature. J’ai choisi de faire appel à la chorégraphe Blanca Li afin qu’elle m’aide à exprimer l’étrangeté du personnage. Ensemble, nous avons exploré plusieurs idées. Nous avons notamment travaillé sur le regard, la démarche mais aussi la respiration, pour qu’elle ressemble à celle d’un poisson. Théa a également sa façon de toucher les objets. Elle ne va pas agripper un verre, comme le ferait un homme ou une femme, mais plutôt le frôler. Finalement, ce rôle est assez organique. Cela demandait une grande concentration. Tous mes sens étaient mobilisés. J’avais à cœur d’être le plus juste possible car si on ne croit pas en Théa, le reste de l’histoire ne tient pas. J’ai pris beaucoup de plaisir à incarner ce personnage.

Plusieurs scènes sont tournées sous l’eau. Était-ce une difficulté ?
En général, j’aime les rôles physiques. Ce n’était donc pas la partie la plus compliquée pour moi. D’autant plus que nous avons été bien accompagnés en amont. J’ai fait beaucoup de séances de cardio pour arriver à rester longtemps dans l’eau. Certaines journées, nous pouvions passer six heures en milieu naturel. Pour ces scènes, nous avons été encadrés par une équipe de sécurité et de plongeurs. Je me suis aussi rapidement sentie dans mon élément car le tournage se déroulait en Corse, là où j’ai grandi. Avec ses paysages mystérieux, sa mer agitée et ses villages de pêcheurs, ce décor colle parfaitement à l’atmosphère de la série.

Dans la série, vous nouez une relation particulière avec Chloé, une adolescente, incarnée par Noée Abita. Comment s’est passée la collaboration avec cette jeune comédienne ?
Comme toute jeune actrice, Noée était souvent en questionnement pendant le tournage. J’ai essayé de me comporter avec elle comme une grande sœur, en la protégeant et en la rassurant par moments. Elle était en symbiose avec son personnage, habité par le doute. Contrairement à Théa, qui bascule dans l’humanité, Chloé découvre au fil des épisodes sa part d’animalité. Cela va l’amener à traverser plusieurs épreuves et à se remettre en question. Théa l’accompagne dans cette quête d’identité. Il y a une solidarité féminine entre ces deux personnages qui m’a beaucoup plu.

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