Ambassadeur de l’Unicef depuis 2012, le rappeur Oxmo Puccino présente la foisonnante programmation d’ARTE célébrant les 30 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant..
Entretien avec Oxmo Puccino
Pourquoi avoir accepté de présenter la programmation "À hauteur d’enfants" ?
Oxmo Puccino : C’était indiscutable ! Je ne pouvais pas laisser passer une occasion de contribuer à une action susceptible d'améliorer le sort des jeunes. La période de l'enfance vous poursuit toute la vie. On l’oublie souvent, mais chacun peut agir à son échelle, même si techniquement ce n’est pas toujours facile. C’est une leçon que j’ai retenue d’un voyage avec l’Unicef en Guinée. Le fait qu'une chaîne comme ARTE choisisse de mettre la lumière sur des enfants seuls, aux histoires multiples, était un élément décisif pour moi.
L’enfance occupe une place particulière dans vos textes…
Oui, pour moi, s’éloigner de son enfance est la pire manière d’être triste. La mienne demeure toujours proche, avec ses milliers de souvenirs. Je me souviens de l’époque où je vivais dans le 17e arrondissement de Paris. J’habitais près de la mairie et des compagnies de cirque tournaient dans les rues pour faire leur publicité. On pouvait donc vivre au quatrième étage, comme moi, et voir un clown passer devant sa fenêtre. Cela m’a marqué, alors qu’en fait il était simplement monté sur une paire d’échasses ! Je porte un regard reconnaissant sur mon enfance, d’abord grâce à l’éducation que m’ont donnée mes parents, et puis, grâce à la chance que j’ai eue de bénéficier d’opportunités dont je profite encore aujourd’hui. Le hip-hop m’a par exemple plongé très jeune dans une énergie, une envie de me dépasser qui rendait magique tout ce que j’entreprenais. Au départ, paradoxalement, ce n’est pas le goût de la musique ou des mots qui m’a amené au rap, mais plutôt la force qui s’en dégageait.
Transmettez-vous ce dépassement de soi aux enfants lorsque vous animez des ateliers d’écriture dans les hôpitaux ou les quartiers populaires ?
Je leur propose plutôt une guérison par les mots, mon cheval de bataille. Il suffit de trouver les bons termes pour faire du bien. Dans ce que je préfère appeler masterclass plutôt qu’ateliers d’écriture, expression que je trouve trop scolaire, j’essaie de les emmener sur les chemins de la réflexion et de les aider à développer leur talent littéraire. On peut être poète en un mot, il suffit de le vouloir, le reste vient tout seul.
Votre nouvel opus La nuit du réveil sonne comme un bilan. C’est l’album de l’apaisement et de la sagesse ?
Je dirais davantage l’album du passage. La vie est faite de cycles qui se suivent et ne se ressemblent pas. Deux ou trois cycles se sont succédé depuis Opéra Puccino, mon premier album sorti il y a vingt et un an. C’est donc une manière d’ouvrir un nouveau livre.
Dès ses origines, le rap s’est inscrit dans une tradition de dénonciation. En tant que figure majeure du milieu, quel regard portez-vous sur son évolution ?
Au départ, dans les années 1990, en France, tous les rappeurs venaient de quartiers en grande difficulté, donc leurs textes prenaient forcément la forme d’une dénonciation. Mais c’était avant tout une question de contexte, pas un acte volontaire. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a des rappeurs de tous les bords et de toutes les catégories sociales qui portent des sujets différents. Le rap est devenu plus festif que revendicateur. Si je suis un artiste engagé ? Oui, pour la vie. J’aime être dans l’essentiel. D’ailleurs, je me considère plutôt comme un "poétiseur", terme que j’affectionne car il laisse chacun libre de son interprétation.
Oxmo Puccino : C’était indiscutable ! Je ne pouvais pas laisser passer une occasion de contribuer à une action susceptible d'améliorer le sort des jeunes. La période de l'enfance vous poursuit toute la vie. On l’oublie souvent, mais chacun peut agir à son échelle, même si techniquement ce n’est pas toujours facile. C’est une leçon que j’ai retenue d’un voyage avec l’Unicef en Guinée. Le fait qu'une chaîne comme ARTE choisisse de mettre la lumière sur des enfants seuls, aux histoires multiples, était un élément décisif pour moi.
L’enfance occupe une place particulière dans vos textes…
Oui, pour moi, s’éloigner de son enfance est la pire manière d’être triste. La mienne demeure toujours proche, avec ses milliers de souvenirs. Je me souviens de l’époque où je vivais dans le 17e arrondissement de Paris. J’habitais près de la mairie et des compagnies de cirque tournaient dans les rues pour faire leur publicité. On pouvait donc vivre au quatrième étage, comme moi, et voir un clown passer devant sa fenêtre. Cela m’a marqué, alors qu’en fait il était simplement monté sur une paire d’échasses ! Je porte un regard reconnaissant sur mon enfance, d’abord grâce à l’éducation que m’ont donnée mes parents, et puis, grâce à la chance que j’ai eue de bénéficier d’opportunités dont je profite encore aujourd’hui. Le hip-hop m’a par exemple plongé très jeune dans une énergie, une envie de me dépasser qui rendait magique tout ce que j’entreprenais. Au départ, paradoxalement, ce n’est pas le goût de la musique ou des mots qui m’a amené au rap, mais plutôt la force qui s’en dégageait.
Transmettez-vous ce dépassement de soi aux enfants lorsque vous animez des ateliers d’écriture dans les hôpitaux ou les quartiers populaires ?
Je leur propose plutôt une guérison par les mots, mon cheval de bataille. Il suffit de trouver les bons termes pour faire du bien. Dans ce que je préfère appeler masterclass plutôt qu’ateliers d’écriture, expression que je trouve trop scolaire, j’essaie de les emmener sur les chemins de la réflexion et de les aider à développer leur talent littéraire. On peut être poète en un mot, il suffit de le vouloir, le reste vient tout seul.
Votre nouvel opus La nuit du réveil sonne comme un bilan. C’est l’album de l’apaisement et de la sagesse ?
Je dirais davantage l’album du passage. La vie est faite de cycles qui se suivent et ne se ressemblent pas. Deux ou trois cycles se sont succédé depuis Opéra Puccino, mon premier album sorti il y a vingt et un an. C’est donc une manière d’ouvrir un nouveau livre.
Dès ses origines, le rap s’est inscrit dans une tradition de dénonciation. En tant que figure majeure du milieu, quel regard portez-vous sur son évolution ?
Au départ, dans les années 1990, en France, tous les rappeurs venaient de quartiers en grande difficulté, donc leurs textes prenaient forcément la forme d’une dénonciation. Mais c’était avant tout une question de contexte, pas un acte volontaire. Aujourd’hui, les choses ont changé. Il y a des rappeurs de tous les bords et de toutes les catégories sociales qui portent des sujets différents. Le rap est devenu plus festif que revendicateur. Si je suis un artiste engagé ? Oui, pour la vie. J’aime être dans l’essentiel. D’ailleurs, je me considère plutôt comme un "poétiseur", terme que j’affectionne car il laisse chacun libre de son interprétation.
Programmation
Samedi 16 novembre
Les enfants jockeys de Sumbawa à 17.50
Square artiste – Carte blanche à Sara Giraudeau à 0.55
Court-circuit n° 959 – Spécial enfance à 1.25
Zéro de conduite à 2.20
Dimanche 17 novembre
ARTE Junior à 8.00
Slumdog Millionaire à 20.55
Enfants du hasard à 22.50
Les Thomaner – Une année avec la maîtrise de l'église Saint-Thomas de Leipzig à 23.50
Lundi 18 novembre
Boyhood à 20.55
Anbessa – Lion à 23.35
Mardi 19 novembre
Djihadistes de père en fils à 20.50
Une enfance à l’extrême droite à 22.30
Les enfants perdus de Daech à 0.00
Mercredi 20 novembre
Charlie & Louise à 13.35
Sibérie, l'école à la maison chez les Dolganes à 15.35
Jeux interdits à 20.55
Le Kid à 22.20
Oleg, une enfance en guerre à 23.15
Jeudi 21 novembre
Spartacus et Cassandra à 1.05
Vendredi 22 novembre
Jack à 20.55
Et aussi des éditions spéciales d'ARTE Journal junior, d'ARTE Junior, le mag et d’ARTE Reportage.
SUR LE WEB
Être enfant
Une immersion dans le quotidien de quatre jeunes Berlinois.
La maison des bois
L'œuvre magnifique de Maurice Pialat.
Le jeune, un animal comme les autres
La websérie qui décrypte avec malice le comportement adolescent.
Blaise
La série d'animation qui raconte les tribulations d'un ado entre jungle du collège et vie familiale affligeante.
L’incompris
Du maître italien Comencini.
Enfance
Quatre saisons dans un jardin d’enfants.
Et une sélection d’ARTE Reportage.
Les enfants jockeys de Sumbawa à 17.50
Square artiste – Carte blanche à Sara Giraudeau à 0.55
Court-circuit n° 959 – Spécial enfance à 1.25
Zéro de conduite à 2.20
Dimanche 17 novembre
ARTE Junior à 8.00
Slumdog Millionaire à 20.55
Enfants du hasard à 22.50
Les Thomaner – Une année avec la maîtrise de l'église Saint-Thomas de Leipzig à 23.50
Lundi 18 novembre
Boyhood à 20.55
Anbessa – Lion à 23.35
Mardi 19 novembre
Djihadistes de père en fils à 20.50
Une enfance à l’extrême droite à 22.30
Les enfants perdus de Daech à 0.00
Mercredi 20 novembre
Charlie & Louise à 13.35
Sibérie, l'école à la maison chez les Dolganes à 15.35
Jeux interdits à 20.55
Le Kid à 22.20
Oleg, une enfance en guerre à 23.15
Jeudi 21 novembre
Spartacus et Cassandra à 1.05
Vendredi 22 novembre
Jack à 20.55
Et aussi des éditions spéciales d'ARTE Journal junior, d'ARTE Junior, le mag et d’ARTE Reportage.
SUR LE WEB
Être enfant
Une immersion dans le quotidien de quatre jeunes Berlinois.
La maison des bois
L'œuvre magnifique de Maurice Pialat.
Le jeune, un animal comme les autres
La websérie qui décrypte avec malice le comportement adolescent.
Blaise
La série d'animation qui raconte les tribulations d'un ado entre jungle du collège et vie familiale affligeante.
L’incompris
Du maître italien Comencini.
Enfance
Quatre saisons dans un jardin d’enfants.
Et une sélection d’ARTE Reportage.
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