«Le coq est mort, le coq est mort. Il ne dira plus co-co-di, co-co-da» Comptine populaire
Synopsis
Pour surmonter les problèmes que traverse leur couple, Elin et Tobias partent camper au cœur de la forêt suédoise. Mais des fantômes de leur passé resurgissent et, plus que jamais, les mettent à l'épreuve.
Note 3/5. Film atypique à la structure complexe, qui s’appuie sur un cauchemar répétitif, une comptine en canon et un théâtre d’ombres. Intéressant, étrange, parfois dérangeant.
Critique
Le film est fait de deux parties. Dans la première, courte, un jeune couple et leur petite fille, maquillés, mangent. La mère fait une violente réaction allergique, est conduite à l’hôpital accompagnée par le père et leur fille. Le lendemain matin, le couple découvre leur fille morte alors qu’ils venaient lui souhaiter son anniversaire. Le récit est clair, concis, et semble s’ancrer dans la réalité d’un accident.
La seconde partie, essentielle, est censée se dérouler trois ans après le drame. Son côté typiquement onirique, cauchemardesque, nous emporte loin de la réalité. La même scène se répète plusieurs fois, avec des éléments qui changent à chaque fois : le couple, qui campe au milieu d’une forêt, est agressé par trois personnages grotesques (un homme en blanc muni d’une canne, un géant qui porte un chien mort, une femme massive en noir, et leur chien). L’agression est sadique, l’image du chien qui pénètre dans la tente pour tuer la femme, ou l’homme, est bien de l’ordre du cauchemar ; elle a aussi un côté sexuellement évocateur.
Il y a aussi un chat qui rappelle celui d'Alice au pays des merveilles.

La construction du récit est complexe. Les personnages sont ceux d’une boîte à musique qui fait entendre une comptine célèbre : « Le coq est mort » (coko di coko da sont des paroles de la comptine). Autre version, avec la même musique : «Le maudit carillonneur ». Ces comptines enfantines sont morbides, en relation avec la mort de la petite fille.
La musique du film est elle-même inspirée par la comptine.
Un théâtre d’ombres relié à la narration, scande le récit. On y voit un coq qui meurt dans une scène et renaît dans une autre, comme le cauchemar vécu par le couple revient cycliquement.
Au total le film étonne par sa façon d’aborder le deuil entre film d’horreur et comédie noire.
La musique du film est elle-même inspirée par la comptine.
Un théâtre d’ombres relié à la narration, scande le récit. On y voit un coq qui meurt dans une scène et renaît dans une autre, comme le cauchemar vécu par le couple revient cycliquement.
Au total le film étonne par sa façon d’aborder le deuil entre film d’horreur et comédie noire.

Questions au réalisateur Johannes Nyholm
Quel est le point de départ de Koko-Di-Koko-Da ?
Il a été inspiré par beaucoup d'éléments, à commencer par les relations amoureuses dans lesquelles j'ai été ou que j'ai pu observer autour de moi. Cela constitue la base du film qui est un drame sur les relations sentimentales.
Votre film a la structure d'un rêve. L'avez-vous conçu comme tel ?
Absolument. Il me vient précisément d'un rêve que j'ai fait. Je me trouvais dans un état intermédiaire, entre conscience vigile et sommeil lorsque j'ai écrit le scénario, au beau milieu de la nuit. J'étais parti faire du camping, la voiture se trouvait à côté de la tente et j'ai vu le film se dérouler sous mes yeux.
Comment définissez-vous le genre auquel appartient votre film ?
Je crois que l'on peut dire que c'est un film d'horreur mais il comporte des éléments atypiques de slapstick et de drame sentimental. Je ne suis pas attaché au film de genre pur car très codifié, il est prévisible. Je voulais explorer ici les relations personnelles, leur évolution ou au contraire, leur absence d'avancée, voir comment elles enferment les individus et se répètent. Je voulais montrer la communication passive versus agressive et comment deux personnes poussent dans des directions
opposées et ne vont nulle part. Le film parle d'une relation sur le point de se terminer mais mes protagonistes ne se dirigent même pas vers cette fin. Ils ne vont nulle part, bien qu'ils poussent et tirent dans cette direction. Ils évoluent dans les limbes.
Lapins, chat, chiens : votre film est peuplé d'animaux. Le voyez-vous comme un conte ?
C'est effectivement un conte. Par ailleurs, j'adore les animaux. Ils ont quelque chose d'instinctif et de primitif qui collent à ma volonté de ne pas faire un drame en intérieur, avec des dialogues sur écrits. Leur nature s'accorde au rêve et comme pour Lewis Carroll, mes histoires sont inspirées par mes songes. S'agissant du chat que l'on voit dans le film, je suis moins influencé par Alice au pays des merveilles que par Le maître et Marguerite de Mikhail Boulgakov qui est un livre que j'adore. Mais de manière générale, je suis mes intuitions et mes idées qui n'ont pas une origine définie.
Liste artistique
Leif Edlund Tobias
Ylva Gallon Elin
Katarina Jacobson Maja
Peter Belli Mog
Sortie le 13 novembre
Leif Edlund Tobias
Ylva Gallon Elin
Katarina Jacobson Maja
Peter Belli Mog
Sortie le 13 novembre
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