Rojo. Thriller politique sur l'Argentine de Videla



Synopsis
Argentine, 1975. Claudio, avocat réputé et notable local, mène une existence confortable, acceptant de fermer les yeux sur les pratiques du régime en place. Lors d’un dîner, il est violemment pris à parti par un inconnu et l’altercation vire au drame. Claudio fait en sorte d’étouffer l’affaire, sans se douter que cette décision va l’entraîner dans une spirale sans fin.

Note 3/5. Bonne restitution des décors des années 70. Une atmosphère d’angoisse sourde bien rendue. 



Critique
Rojo est le troisième film du réalisateur argentin Benjamin Naishtat. C’est un plongeon dans les années 70, dans une petite ville dont la tranquillité qui cherche à ignorer que le pays est en proie à une dictature . Avocat réputé, notable, Claudio mène une existence confortable.

Lors d’un dîner dans un restaurant il est violemment pris à parti par un inconnu ; plus tard dans la nuit l’inconnu le menace d’une arme, la retourne et se tire une balle dans la tête.
Claudio abandonne l’inconnu. Un processus de culpabilisation se met en place. Le symbole est là : cet homme que Claudio a laissé mourir représente les milliers de personnes que la dictature assassine, dont il ne veut rien savoir.




Claudio semble indifférent, comme d’autres, aux disparitions soudaines de gens. Il en profite même : sans état d’âme, il vend illégalement une maison abandonnée soudainement par ses propriétaires. 
Dario Grandinetti incarne remarquablement cet anti-héros qui traverse tout le film en ressentant le poids de la culpabilité.
Benjamin Naishtat crée une atmosphère d’angoisse sourde, et d’attente inquiète (rumeurs de coup d’état). Des personnages inquiétants traversent le film (un homme dans un bois, un ancien policier, des jeunes dans une voiture…).
Mais certaines scènes, qui participent de cette atmosphère, semblent inutiles (un jeune couple sur un divan), ou faciles (un guitariste qui prend bêtement le risque d’être agressé en montant dans une voiture).    
La mise en scène et la photographie, les accessoires (vêtements, automobiles…) réussissent à donner au film une allure qui renvoie au cinéma des années 70. 

Liste artistique
Darío Grandinetti Claudio
Andrea Frigerio la femme de Claudio
Alfredo Castro Sinclair
Diego Cremonesi hippie
Rafael Federman Santiago

Sortie le 3 juillet


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