Laïla Pakalnina, drôle de réel. Rétrospective du 3 au 17 mai à la BPI du Centre Pompidou

 © National Film Centre of Latvia/Laila Pakalnina. Conception graphique Claire Mineur.
 «Si le cinéma n’existait pas, je serais devenue marchande de glace (le premier métier dont j’ai rêvé). Mais le cinéma, c’est mieux que les glaces ! » (Laila Pakalnina)

La lettone Laila Pakalnina est une cinéaste qui fait ce qui lui plaît ! Son œuvre à la fois burlesque et formaliste n’est pas sans parenté avec celle de Jacques Tati. Une vraie découverte, ces films n’ayant été que très peu montrés en France. Et une occasion rare de rencontrer une cinéaste hors du commun.


Un cinéma plein d’humour

On peut tenter de définir son art à partir de son propos farceur. Même si son apparence peut paraître un peu froide (une rigueur presque mathématique du cadrage et du montage), son cinéma est à l’image de cette citation : plein d’humour, dégageant une joie communicative d’en faire. Puis, goûter à ses films procure, comme une crème glacée, bien des plaisirs ; les goûts et les textures variés occasionnent le sourire, un engourdissement plaisant, invitent à un moment suspendu.

Un art accueillant, malicieux et ludique
Laila Pakalnina pratique le cinéma en formaliste, mais sans rien de sévère ni d’abscons. C’est au contraire un art accueillant, malicieux et ludique, où la réalité observée est comme contaminée par l’absurde, l’onirisme, le surréalisme.

 © National Film Centre of Lativia/Laila Pakalnina (2004)  

Ses compositions sonores créent un écart rêveur et poétique ; le montage est d’une grande inventivité, coupes et raccords procurent une formidable énergie rythmique. Ce réel qu’elle traite et révèle comme une scène burlesque découle de quelque chose de mystérieux, secret et précieux : le regard. Celui de Laila Pakalnina est d’une exceptionnelle qualité, tranchant, sachant adopter le pas de côté, le décentrement, le point de vue oblique sur les choses.


La rétrospective Laila Pakalnina est donc une invitation à découvrir l’œuvre documentaire d’une réalisatrice de premier ordre, dans un panorama de 20 films répartis dans 7 séances.
(d'après Arnaud Hée programmateur du cycle)

Programme sur http://cinemathequedudocumentairebpi.fr


Commentaires