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Utøya 22 juillet |
Un drame qui avait fait 77 morts en Norvège
Synopsis
Île d’Utøya, Norvège. Le 22 juillet 2011. Dans un camp d'été organisé par la Ligue des jeunes travaillistes, un homme de 32 ans ouvre le feu. Le film est une reconstitution de cette attaque.Synopsis
Avis. Reconstitution très documentée, en temps réel, de qu'ont vécu les victimes du drame de l’Île d’Utøya. Un peu de texte et quelques dialogues permettent de mettre le récit dans son contexte. Est-ce suffisant pour que le spectateur ne perçoive pas ce film comme un thriller sur une chasse à l’homme ?
Critique
"Utoya 22 Juillet" retrace les attentats d'Utoya, en Norvège lorsque le terroriste d'extrême droite Anders Behring Breivik avait fait 77 morts à Oslo et sur l'ile norvégienne d'Utoya en 2011.
Après quelques instants sur l'explosion de la bombe d'Oslo dont l’auteur est le même Anders Behring Breivik, la caméra suit en temps réel Kaya, une jeune militante des jeunesses travaillistes, pendant le massacre perpétré par le même homme sur l'ile d'Utoya. La caméra la suit dans un plan-séquence de 72 minutes tout aussi long et prenant, comme pour mieux nous faire immerger dans le drame qui se déroule sous nos yeux. La jeune femme est partagée entre la fuite et la recherche de sa sœur dont elle est sans nouvelles.
Aucune musique, des bruits de tirs, des cris
L’atmosphère est terrible : tirs sporadiques dont on ne connaît ni la provenance ni l’origine, des jeunes gens du camp qui courent dans plusieurs directions, des cris. Le tout dans un espace restreint, confiné puisque l'ile d'Utoya est petite, constituant un piège.
La caméra reste très proche de Kaya, avec quelques échappées vers le tueur dont on aperçoit seulement la silhouette. Sans aucune musique, le film se déroule comme un thriller, dont il ne se distingue que par l’authenticité de la situation. Le réalisateur Erik Poppe n’évite pas quand même pas la facilité à l’exemple de la scène où une jeune agonisante reçoit un appel de sa mère sur son portable.
Force et faiblesse du film
Elaboré à partir de témoignages et en étroite relation avec des survivants ce film est le récit, en temps réél, à travers le personnage fictif de Kaya, de ce qu’on pu vivre pendant 72 minutes les jeunes du camp. C’est cet aspect documentaire et compassionnel qui fait sa force auprès du spectateur averti. Mais sa faiblesse c’est qu’il est, vu sans préparation, un thriller classique sur une chasse à l’homme.
La caméra reste très proche de Kaya, avec quelques échappées vers le tueur dont on aperçoit seulement la silhouette. Sans aucune musique, le film se déroule comme un thriller, dont il ne se distingue que par l’authenticité de la situation. Le réalisateur Erik Poppe n’évite pas quand même pas la facilité à l’exemple de la scène où une jeune agonisante reçoit un appel de sa mère sur son portable.
Force et faiblesse du film
Elaboré à partir de témoignages et en étroite relation avec des survivants ce film est le récit, en temps réél, à travers le personnage fictif de Kaya, de ce qu’on pu vivre pendant 72 minutes les jeunes du camp. C’est cet aspect documentaire et compassionnel qui fait sa force auprès du spectateur averti. Mais sa faiblesse c’est qu’il est, vu sans préparation, un thriller classique sur une chasse à l’homme.
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Andrea Berntzen (Kaja) |
Les états d'âme du réalisateur...
Le réalisateur Erik Poppe semble avoir hésité à faire ce film. "J’étais sceptique quant à la possibilité même de le faire. Beaucoup de livres ont essayé de l’expliquer, mais les mots ne peuvent pas expliquer et montrer comme un film et des images le peuvent."
...et l'opposition violente de Kent Rune Pedersen, un des rescapés du massacre
"Erik Poppe fait du pire cauchemar de ma vie un divertissement...Je comprends que d’autres soient prêts (…) à mettre ce jour derrière eux. J’ai un grand respect pour cela. Ce que je ne respecte pas, c’est ceux qui flairent un moyen de transformer cette tragédie en argent."
Le récit réél minute par minute de la fusillade d'Utoya
A l'aide de témoignages des rescapés et de riverains et des informations données par la police, il a été possible d'établir le récit minute par minute des heures de terreur vécues sur l'île norvégienne d'Utoya.
Le réalisateur Erik Poppe semble avoir hésité à faire ce film. "J’étais sceptique quant à la possibilité même de le faire. Beaucoup de livres ont essayé de l’expliquer, mais les mots ne peuvent pas expliquer et montrer comme un film et des images le peuvent."
...et l'opposition violente de Kent Rune Pedersen, un des rescapés du massacre
"Erik Poppe fait du pire cauchemar de ma vie un divertissement...Je comprends que d’autres soient prêts (…) à mettre ce jour derrière eux. J’ai un grand respect pour cela. Ce que je ne respecte pas, c’est ceux qui flairent un moyen de transformer cette tragédie en argent."
Le récit réél minute par minute de la fusillade d'Utoya
A l'aide de témoignages des rescapés et de riverains et des informations données par la police, il a été possible d'établir le récit minute par minute des heures de terreur vécues sur l'île norvégienne d'Utoya.
15h26-16h50: L'arrivée à Utoya du forcené
12h51: le tireur présumé, après avoir publié sur Internet un long "manifeste" expliquant ses motivations et une vidéo de 12 minutes, poste ce commentaire: "Je pense que ceci sera ma dernière entrée. Nous sommes maintenant le vendredi 22 juillet, 12h51."
12h51: le tireur présumé, après avoir publié sur Internet un long "manifeste" expliquant ses motivations et une vidéo de 12 minutes, poste ce commentaire: "Je pense que ceci sera ma dernière entrée. Nous sommes maintenant le vendredi 22 juillet, 12h51."
15h26: une forte explosion retentit au coeur de la capitale Oslo, non loin du siège du gouvernement, faisant sept victimes.
15h30: au troisième jour de leur université d'été, quelque 600 militants du mouvement de jeunesse du Parti travailliste réunis sur l'île d'Utoya, à 30 km de là, commencent à entendre les premières informations sur l'explosion qui vient de secouer le quartier des ministères.
16h30: les images de destruction et de mort d'Oslo poussent les jeunes militants à se réunir de façon informelle à la cafétéria ou sur les berges de l'île. Ceux qui habitent dans la capitale appellent leurs proches pour vérifier s'ils vont bien. "On se réconfortait un peu en se disant qu'on était en sécurité sur l'île. Personne ne savait que l'enfer se déchaînerait aussi pour nous", a confié la militante Prableen Kaur sur son blog.
16h50: dans le ballet des bateaux desservant l'île, un policier arrive seul. Armé, fait inhabituel, d'un pistolet et d'un fusil automatique, l'homme explique qu'il vient renforcer la sécurité. C'est alors, racontent les témoins, qu'il lève son fusil d'assaut et lâche des rafales. Dans la cafétéria, Jorgen Benone discute encore avec ses amis de l'explosion d'Oslo quand le groupe "entend un mouvement de panique sur le rivage". "C'est alors qu'on a réalisé que des gens se faisaient tirer dessus. Tout d'un coup, c'est devenu le chaos et tout le monde a couru dans tous les sens." Certains sur l'île commencent alors à appeler les services de secours, mais il leur est demandé de ne pas bloquer les lignes sauf si l'appel concerne l'attentat d'Oslo.
16h50-18h25: La fusillade
17h15: des témoins racontent que le tueur entre dans la zone des campeurs, dont certains se sont cachés dans leur tente. Méthodique, il passe de tente en tente et abat un à un les jeunes qu'il y trouve, souvent à bout portant.
17h20: Prableen Kaur tombe sur un groupe de jeunes militants paniqués qui fuient un homme portant le logo "POLICE" sur sa poitrine. "Ma première pensée a été de me dire: pourquoi est-ce que la police nous tire dessus? Mais qu'est-ce qui se passe?", écrit-elle. Plus d'une dizaine de personnes s'entassent avec elle dans un recoin du bâtiment principal, allongées au sol. A un moment, la jeune femme voit son meilleur ami par la fenêtre. "Je me suis demandé si je devais sortir pour l'amener à l'intérieur. Je ne l'ai pas fait. J'ai vu la peur dans ses yeux."
17h25: Kaur raconte qu'une rafale tirée tout près du bâtiment provoque la panique dans son groupe, tout le monde sautant alors par la fenêtre. Certains se blessent, dont une jeune fille qui se brise la cheville, mais le tireur ne vient pas de leur côté. Prableen se réfugie avec d'autres derrière un muret en briques.
17h26: la police de Buskerud reçoit des appels concernant les tirs à Utoya.
17h30: la police de Buskerud réclame l'envoi d'une unité spéciale de la police. Pendant ce temps, sur l'île, le tireur abat des jeunes fuyant leur cachette à son approche et certains se retrouvent sur les rives de l'île avec une seule chance de s'enfuir à la nage. Prableen Kaur raconte que le tireur tente d'attirer les jeunes en criant: "Je suis de la police!". Ils répondent : "Prouvez-le!". L'homme tire alors sur tous ceux qui bougent. La jeune femme ne fait pas un geste, allongée sur les jambes d'une adolescente couverte de sang. "J'ai sauté à l'eau", a raconté Adrian Pracon à la chaîne TVN24. "Je portais de grosses bottes en caoutchouc et d'épais vêtements, alors c'était dur de nager et j'ai dû rebrousser chemin. En approchant de la rive, je l'ai vu en train de tirer sur ceux qui étaient derrière moi. J'ai bien vu qu'il en avait touché certains, car quand la balle frappait l'eau, la gerbe était parfois blanche, parfois rouge."
17h38: la police norvégienne annonce qu'elle dépêche un commando depuis Oslo. Ce dernier se rend à Utoya par la route et non pas à bord d'un hélicoptère. La police explique que préparer un hélicoptère au décollage aurait pris trop de temps.
17h45: dans un camping situé sur le continent, à 800m des berges d'Utoya, le propriétaire Brede Johbraaten dit avoir entendu d'abord des coups de feu, saccadés ou au coup par coup, pendant une bonne demi-heure. Mais il réalise pleinement l'ampleur du drame quand les premiers rescapés, qui ont eu le courage de fuir à la nage, arrivent. Aucun n'est blessé mais tous racontent avoir vu beaucoup de leurs camarades se noyer pendant la traversée, certains parce qu'ils avaient perdu trop de sang et d'autres à cause de crampes. Adrian Pracon, qui dit avoir été mystérieusement épargné par le tueur sur la plage un peu plus tôt, s'est depuis caché au milieu de cadavres. "Il est alors revenu. Je retenais ma respiration, sans bouger. J'ai entendu un tir et ressenti un léger choc à l'épaule (gauche). J'ai compris qu'il m'avait tiré dessus, mais mon corps s'est comme ainsi dire protégé et je n'ai ressenti aucune douleur. Je n'ai donc heureusement pas bougé et il est reparti". Sur le continent, Brede Johbraaten et quelques campeurs réunissent plusieurs embarcations qui convergent vers l'île afin d'y recueillir des nageurs ou des corps. Ce geste de courage a un effet indésirable inattendu: lorsque les policiers arrivent, ils n'ont plus aucun bateau pour se rendre sur l'île.
18h: des témoins se cachant derrière des rochers, sachant bien que le "policier" n'en est pas un, voient avec horreur quatre jeunes chercher secours auprès de lui. L'homme les abat chacun d'une balle dans la tête. C'est à ce moment que le commando de police arrive sur les berges du lac Tyrifjorden, à 800m de l'île d'Utoya. Mais il n'arrive pas à traverser tout de suite, la plupart des bateaux étant déjà sur le lac à la recherche des victimes.
18h25-19h: Arrivée de la police et arrestation du forcené
18h25: le commando pose enfin le pied sur l'île et se déploie, sans savoir combien de tireurs il y a. Jorgen Benone, qui fait partie de ceux se cachant derrière un rocher, raconte: "Je me suis dit qu'il valait mieux ne pas courir à découvert parce qu'il pourrait me voir".
18h27: les policiers trouvent enfin le tueur et lui ordonnent de déposer ses armes. Il s'exécute et est arrêté sur le champ. Les policiers saisissent aussi un volume "considérable" de munitions. A ce moment-là, Prableen Kaur confie avoir le courage de se relever et s'aperçoit qu'elle était allongée sur le cadavre d'une adolescente.
19h: la petite flottille de secouristes continue de faire le tour de l'île à la recherche de rescapés, se rapprochant de plus en plus du rivage, la fusillade ayant pris fin. Prableen Kaur est enfin secourue mais beaucoup de jeunes ont encore peur de sortir de leur cachette. Jorgen Benone raconte ainsi avoir vu plusieurs bateaux s'approcher et s'être demandé si ces secouristes ne seraient pas non plus des tueurs.
(Source : RTS info 225 juillet 2011)
Liste artistique
Andrea Berntzen
Elli Rhiannon
Müller Osborne
Aleksander Holmen
Brede Fristad
Filmographie de Erik Poppe
1998 SCHPAAA
2004 HAWAII, OSLO
2008 EN EAUX TROUBLES
2013 L’ÉPREUVE
2016 KONGENS NEI (THE KING’S CHOICE)
2018 UTØYA, 22 JUILLET
Sortie le 12 décembre
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