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The Mubaï Murders. |
Ramana tue, en série. Raghavan, jeune policier n'a qu'une obsession, arrêter le criminel. La chasse est lancée. Mais les crimes ne cessent de se multiplier.
Le destin de ces deux hommes semble être plus qu'à jamais lié.
Note 4/5. Thriller découpé en chapitres dont le dernier se referme sur le premier. Maîtrise puissante de la mise en scène, réalisme de la description de la ville, fine étude psychologique des personnages, musique indienne très présente. Un film envoûtant.
Critique
Ce film est inspiré de l’histoire du tueur en série Raman Raghav, qui a assassiné une quarantaine de personnes à Bombay dans les années 1960.
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The Mubaï Murders. Affiche |
Deux incarnations du Mal
Cela pourrait un thriller classique : Ramana est un sérial killer, Raghavan le policier qui le poursuit. Le combat habituel du Bien contre le Mal. Mais le réalisateur indien Anurag Kashyap nous prévient : Ramana et Raghavan sont "deux incarnations du Mal unis par une histoire d’amour". Il ajoute : "Ramana, le tueur, est le miroir de Raghavan, le policier. Ils ne sont pas amoureux l’un de l’autre, au sens traditionnel du terme, mais le tueur identifie chez le policier la même nature malsaine que la sienne. La seule chose qui les différencie, c’est le statut de représentant de la loi de Raghavan, qui lui donne l’autorisation de tuer. Cela fascine Ramana."
Découpé en chapitres, le film suit le parcours morbide de ces personnages dans les quartiers mal famés de Bombay. Ils tuent avec une arme blanche lourde, un marteau ou un tuyau, de manière très violente, à la limite du supportable. Le massacre de la sœur et de la famille de Ramana est un paroxysme.
Une ambiance de film noir
En utilisant toute une palette de couleurs saturées, en jouant avec les couleurs et les ombres, la mise en scène crée un climat d’angoisse et de suspense. La musique participe de ce climat : indienne, parfois disco, souvent de variété, vocalises bollywoodiennes dans les moments tragiques. Anurag Kashyap augmente les effets en éclairant les yeux du tueur ("On dirait un chat, tapi dans l’ombre et prêt à bondir") ; ses yeux dorés embrasent l’atmosphère d’un feu diabolique. Navazuddin Seddiqui, qui incarne le sérial killer, crève l’écran !
Un film à message
Au cours du film on voit deux cérémonies religieuses, violentes : une scène où on brûle une effigie et une scène d’autoflagellation jusqu’au sang (fête du tatbir, le dernier jour de l’Achoura dans le chiisme). Anurag Kashyap les considère comme le symbole du Mal qui s’incarne dans la religion. Pour lui, Ramana et Raghavan "partagent la même nature violente, qui est le reflet ce qui se passe aujourd’hui dans la société indienne. Il est plus facile de comprendre le Mal quand il s’incarne dans la figure d’un criminel. Mais quand ce Mal s’incarne dans les institutions d’un pays ou la religion, c’est beaucoup plus perturbant et difficile à envisager car cela nous fait peur. Si le crime frappe, de manière aléatoire, sans mobile apparent, c’est angoissant car tout le monde devient une victime potentielle. C’est le message du film que je voulais faire passer, à travers ce tueur qui assassine ses victimes au hasard sans aucun remords."
Anurag Kashyap
Réalisateur indien le plus dynamique de sa génération, Anurag Kashyap compte plus de 50 films à son actif, en tant que réalisateur, producteur, scénariste, ou encore acteur.
Il a réalisé trois films sélectionnés à la quinzaine des réalisateurs: Gangs Of Wasseypur, Ugly et The Mumbai Murders, tandis que plusieurs de ses productions ont également joué sur la croisette, parmi lesquelles The Lunchbox, Masaan, Peddlers, Monsoon Shootout ..
Il a été membre du jury de nombreux festivals tels que Venise ou Sundance, a été fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2013, et récemment élu une des 50 personnalités Indiennes les plus influentes dans le monde par India Today.
Découpé en chapitres, le film suit le parcours morbide de ces personnages dans les quartiers mal famés de Bombay. Ils tuent avec une arme blanche lourde, un marteau ou un tuyau, de manière très violente, à la limite du supportable. Le massacre de la sœur et de la famille de Ramana est un paroxysme.
Une ambiance de film noir
En utilisant toute une palette de couleurs saturées, en jouant avec les couleurs et les ombres, la mise en scène crée un climat d’angoisse et de suspense. La musique participe de ce climat : indienne, parfois disco, souvent de variété, vocalises bollywoodiennes dans les moments tragiques. Anurag Kashyap augmente les effets en éclairant les yeux du tueur ("On dirait un chat, tapi dans l’ombre et prêt à bondir") ; ses yeux dorés embrasent l’atmosphère d’un feu diabolique. Navazuddin Seddiqui, qui incarne le sérial killer, crève l’écran !
Un film à message
Au cours du film on voit deux cérémonies religieuses, violentes : une scène où on brûle une effigie et une scène d’autoflagellation jusqu’au sang (fête du tatbir, le dernier jour de l’Achoura dans le chiisme). Anurag Kashyap les considère comme le symbole du Mal qui s’incarne dans la religion. Pour lui, Ramana et Raghavan "partagent la même nature violente, qui est le reflet ce qui se passe aujourd’hui dans la société indienne. Il est plus facile de comprendre le Mal quand il s’incarne dans la figure d’un criminel. Mais quand ce Mal s’incarne dans les institutions d’un pays ou la religion, c’est beaucoup plus perturbant et difficile à envisager car cela nous fait peur. Si le crime frappe, de manière aléatoire, sans mobile apparent, c’est angoissant car tout le monde devient une victime potentielle. C’est le message du film que je voulais faire passer, à travers ce tueur qui assassine ses victimes au hasard sans aucun remords."
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The Mubaï Murders. |
Anurag Kashyap
Réalisateur indien le plus dynamique de sa génération, Anurag Kashyap compte plus de 50 films à son actif, en tant que réalisateur, producteur, scénariste, ou encore acteur.
Il a réalisé trois films sélectionnés à la quinzaine des réalisateurs: Gangs Of Wasseypur, Ugly et The Mumbai Murders, tandis que plusieurs de ses productions ont également joué sur la croisette, parmi lesquelles The Lunchbox, Masaan, Peddlers, Monsoon Shootout ..
Il a été membre du jury de nombreux festivals tels que Venise ou Sundance, a été fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2013, et récemment élu une des 50 personnalités Indiennes les plus influentes dans le monde par India Today.
Filmographie d'Anurag Kashyap
2007 - Black Friday
2009 - Dev D
2010 - That Girl in yellow Boots
2012 - Gangs of Wasseypur
2014 - Ugly
2016 - The Mumbai Murders
2009 - Dev D
2010 - That Girl in yellow Boots
2012 - Gangs of Wasseypur
2014 - Ugly
2016 - The Mumbai Murders
Sortie le 21 novembre
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