Dilili à Paris, conte militant et poétique pour la cause des filles et des femmes

Dilili à Paris

Vingt ans après Kirikou et la sorcière, Michel Ocelot revient avec un conte emprunt de gravité mais pas dénué de candeur graphique 





Synopsis
Dans le Paris de la Belle Époque, en compagnie d’un jeune livreur en triporteur, la petite kanake Dilili mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle rencontre des hommes et des femmes extraordinaires, qui lui donnent des indices. Elle découvre sous terre des méchants très particuliers, les Mâles-Maîtres. Les deux amis lutteront avec entrain pour une vie active dans la lumière et le vivre-ensemble…



Dilili à Paris
Dilili à Paris

Note 4/5. Film d’animation aux images et à l’animation soignées. On se balade dans le Paris de la Belle Epoque à la rencontre de personnages historiques. Mais ce film est surtout un message, «politiquement incorrect», pour l’émancipation des femmes.

Dilili à Paris
Dilili à Paris
Dilili à Paris
Dilili à Paris, l'Opéra

Critique

Après Kirikou et la sorcière (1998), grand succès français Michel Ocelot revient avec Dilili à Paris. Sur fond de décor fixe constitué à partir de photographies de plusieurs lieux emblématiques de Paris (tour Eiffel, Montmartre, Jardin des Tuileries, Moulin Rouge…), Dilili, petite fille kanake toute de blanc vêtue, au langage châtié et à la politesse grand style (« je suis contente de vous rencontrer ») mène une enquête sur des enlèvements mystérieux de fillettes. Elle se déplace dans un triporteur que conduit avec maestria Orel, un jeune livreur.


La Belle Epoque
Au cours de ses déplacements, elle rencontre des figures féminines de la Belle Epoque, premières femmes pionnieres de l’émancipation féminine : Marie Curie, Louise Michel (l’institutrice qui l’a si bien éduquée en Nouvelle calédonie où elle était déportée), la cantatrice Emma Calvé (une bonne fée qui intervient chaque fois qu’on a besoin d’aide). Elle rencontre bien d’autres personnages que les plus âgés des spectateurs reconnaîtrons : Pasteur, Clémenceau, Rodin, Sarah Bernhardt, Monet, Toulouse Lautrec, Debussy, Satie...Il est probable que Michel Ocelot se soit bien amusé à camper, avec grand talent, ces personnages.



Dilili à Paris, la Belle époque

Un moment dur et « politiquement incorrect »
Dilili découvra dans le Paris souterrain la raison de la disparition des fillettes. C’est un moment étonnant, symboliquement violent et « politiquement incorrect », le choix de la couleur noire ne laissant aucun doute sur l’intention de Michel Ocelot. Le moyen pour illustrer l’infériorité supposée des femmes est...très explicite ! Le réalisateur s’explique : « Sur le sujet de la maltraitance des femmes, j’ai franchement réduit tout ce que j’avais prévu, pour que mon film reste un conte pour tous, mais sans éviter un moment dur ».
On remarquera aussi le coup de griffes aux adeptes du percing !



Dilili à Paris
Dilili à Paris, Opéra de nuit 

Un film militant
Conte pour jeunes enfants, ce film est aussi une défense de la Femme. Michel Ocelot : « C’est une des grandes monstruosités du monde. Il suffit de lire les journaux, de nombreuses publications. J’ai particulièrement été frappé par «Le livre noir de la condition des femmes» de Christine Okrent et Sandrine Treiner et par «La moitié du ciel» de Nicolas Kristof et Sheryl Wudunn, l’une et l’autre étude concernent tous les continents. Il faut en être conscient et ne pas faire comme si on ne savait pas. Un des aspects terribles de ce phénomène est qu’il ne concerne pas seulement les femmes, mais aussi les petites filles. La France n’échappe pas à ces horreurs".




Dilili messagère de l’UNICEF
Ce film est un plaidoyer pour l’émancipation des femmes et contre le racisme ; son héroïne Dilili est devenue messagère de l’UNICEF  ; voir l'article en date du 5 octobre  
http://www.frenchtouch2.fr/2018/10/dilili-messagere-de-lunicef.html

Il a aussi des vertus pédagogiques que l’on trouvera à l’adresse suivante : http://www.dililiaparis-lefilm.com/enseignants/


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