La BO effrayante du film d'horreur Hereditary signée Colin Stetson


HEREDITARY

Une BO effrayante pour le film d'horreur de la semaine 


Hereditary (Hérédité) est un film d’horreur familiale réalisé par le jeune Ari Aster. Est-ce à dire qu'il peut être vu par toute la famille ? Non car il est réellement effrayant et renoue avec les classiques du genre, avec une famille de psychopathes, comme l'envers toxique et cauchemardesque de Miss Little Sunshine.

Synopsis
Lorsque Ellen, matriarche de la famille Graham, décède, sa famille découvre des secrets de plus en plus terrifiants sur sa lignée. Notamment la jeune fille avec un vidage d'oiseau, regard opaque et ses tics bruyants. Une hérédité sinistre à laquelle il semble impossible d’échapper.





La superbe bande originale du film Hereditary est signée Colin Stetson.
Saxophoniste américain, Colin Stetson a collaboré, en studio ou en live, avec des artistes tels que Tom Waits, Arcade Fire, Bon Iver, TV On The Radio, Feist, Laurie Anderson, Lou Reed, The Chemical Brothers, Animal Collective, ou encore LCD Soundsystem, entre autres.
Il a également composé en 2016, avec Sarah Neufeld, la bande originale du film Lavender.

Imprévisible, sa musique ne cesse de nous surprendre !

Stetson a composé pour Hereditary une bande originale déjà culte, avec une armée de cordes et de drones ! Il en résulte une musique dure et aventureuse, avec un final des plus inattendus. Les auditeurs s’en trouveront totalement possédés !









Un entretien avec Colin Stetson, compositeur

 Quelle a été votre formation musicale et qu’est-ce qui vous a conduit à la musique de film ? Durant mes années de formation, j’ai plutôt été attiré par les arts plastiques ; j’ai peint, sculpté et dessiné des décors et des costumes pour le théâtre, et j’imaginais plutôt une carrière cinématographique dans les effets visuels. Mais à quinze ans j’avais eu un coup de foudre très sérieux pour la musique et cette passion a infléchi l’ensemble de ma carrière : j’ai associé musique et image, d’abord en composant des albums solos où la dimension narrative et visuelle de la musique est évidente, ensuite en saisissant avec enthousiasme les occasions qui me furent données de composer des bandes originales, aboutissement logique de mes orientations créatrices. 

Comment avez-vous été contacté pour écrire la musique d’Hereditary ? Ari Aster m’avait approché il y a quelques années au moment où il achevait le premier brouillon du script d’Hereditary. Il m’a dit qu’il avait écouté mes albums solos en l’écrivant et qu’ils l’avaient inspiré : il s’était donc demandé si j’étais potentiellement intéressé d’en écrire la musique. J’ai lu le script et Ari m’a expliqué la manière dont il voulait raconter l’histoire et le rôle que la musique devait y jouer. J’ai été fasciné dès le premier jour et tout s’est déroulé de façon remarquable. 




Comment votre collaboration avec Ari Aster s’est-elle déroulée ? Ce fut un bonheur absolu de travailler avec lui pour ce film. Et l’un des avantages d’avoir été en contact aussi loin en amont du tournage est que j’ai pu commencer à faire des simulations et de démos pour les thèmes, les sons et les textures, d’abord à partir du script, puis avec les images, de sorte qu’au moment du montage nous avions déjà établi de solides jalons et avions une idée précise de la manière dont la musique devait être disposée. 




Quel genre de musique avez-vous cherché à composer ? L’indication principale donnée Ari pour la musique est qu’elle devait traduire le MAL. Nous voulions absolument éviter toute astuce sentimentale ou nostalgique ; la musique devait refléter l’histoire de cette machination jamais vue et l’effilochage de cette famille. Pour ma part je voulais aussi éviter les tropes habituelles du genre, de n’importe quel genre d’ailleurs, pour me focaliser sur une instrumentation très spécifique, ambigüe, et l’exploiter jusqu’à son point d’extension maximum dans le récit. 

Comment l’enregistrement s’est-il déroulé ? J’ai travaillé seul dans le studio, en jouant de tous les instruments et en mixant. Pour moi, les actes d’écrire, d’interpréter et d’enregistrer ressortent d’un même processus, commencé début 2017 et achevé début 2018. Un dur travail même si j’ai trouvé l’expérience très agréable ? Ces expérimentations furent toujours amusantes et fructueuses, sans trop d’obstacles ni trop de migraines. Et le fait que le film soit aussi magnifiquement conçu et joué a rendu la composition musicale moins intimidante que cela peut l’être parfois. 

Selon vous quel est le rôle de la musique dans un film ? Je trouve que la composition d’une BO se rapproche de l’écriture d’une chanson, c’est le même mélange de collaboration et d’arrangement. Ma contribution à une chanson doit être exactement ce que la structure de cette chanson exige, et dans le cas du cinéma, c’est la même chose. Le rôle de la musique est différent pour chaque film, elle doit nourrir chaque besoin particulier que réclament la narration, l’image et l’intention du réalisateur.






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