LE COLLIER ROUGE
de Jean Becker
MUSIQUE ORIGINALE de JOHAN HOOGEWIJS
date de sortie 30 mars chez Milan Music
Le Collier Rouge est le nouveau film de Jean Becker (Élisa, Effroyables Jardins, Les Enfants du marais, Deux Jours à Tuer) avec François Cluzet, Nicolas Duvauchelle et Sophie Verbeek.
Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…
Dans une petite ville, écrasée par la chaleur de l’été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d’une caserne déserte. Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit. Non loin de là, dans la campagne, une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère. Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes. Trois personnages et, au milieu d’eux, un chien, qui détient la clef du drame…
Le Collier Rouge est l’adaptation du roman de Jean-Christophe Rufin paru en 2014 – qui a reçu le prix Maurice-Genevoix. Il marque le grand retour de Jean Becker après Bon Rétablissement ! (2014), La Tête en friche (2010), Deux jours à tuer (2008), Dialogue avec mon jardinier(2007), Effroyables Jardins (2003), Un crime au Paradis (2001), Les Enfants du marais (1999) ou encore Élisa (1995)…
On doit la musique de ce petit chef d’œuvre au compositeur belge Johan Hoogewijs. Très renommé en Belgique où il a composé la musique d’une multitude de long-métrages, court-métrages, publicités, téléfilms et séries, Johan Hoogewijs a un style musical bien à lui qui donne à sa musique une personnalité et une singularité étonnantes. Il a composé pour « Le Collier Rouge » une bande originale qui regorge de mélodies et de thèmes magnifiques.
Entretien avec le compositeur
Comment êtes-vous devenu compositeur de musique de films ? Après quelques années de conservatoire et d’école de cinéma, j’ai commencé comme monteur son et sound designer à la BRT (chaîne publique de télé flamande). Après avoir composé de nombreux génériques et jingles pour la télé et différentes radios publiques, j’ai commencé à composer pour des séries télé très populaires en Belgique, souvent en plusieurs saisons. C’était encore l'époque où je composais de la musique pour chaque épisode. Début 2000, un producteur hollandais m’a demandé pour une série pour la KRO. Après j’ai fait mon premier long métrage au Pays-Bas. En fait, j’ai travaillé plus en Hollande qu’en Belgique. Avec l’introduction du tax-shelter et les co-productions entre pays, j’ai composé la musique d’un long métrage allemand (La fille aux neuf perruques) et même d’un court métrage en Australie.
![]() |
Jean Becker, Sophie Verbeeck |
Comment votre collaboration avec Jean Becker s’est-elle déroulée ?
Pendant quelques jours, durant le tournage, Jean et moi nous avons parlé de ses goûts et préférences en musique, de la vie, du film, d’autres compositeurs avec qui il avait travaillé, de son riche passé cinématographique. J’ai remarqué que Jean aimait la musique sobre, et avait utilisé assez peu de musique dans ses films précédents. Pour lui, la musique est un élément qui s’installe d’une façon très humble, et qu’on doit ressentir plus qu’on ne la remarque. Aussi la musique est rarement très présente dans ce film. Jean a compris la vraie fonction de la musique de films, et ne l’utilise jamais gratuitement.
De plus, il déteste les émotions trop « cliché » et ne veut surtout pas entendre ça dans la musique. Ma relation avec le chef monteur, Frank Nakache, qui avait déjà tourné plusieurs films avec Jean Becker, fut cruciale dans cette collaboration. Il m’a aidé à mieux comprendre les désirs du réalisateur.
Quel genre de musique avez-vous composé pour ce film ?
Comme l’histoire se passe peu après la première guerre mondiale, illustrée avec des images flash-back durant la guerre, j’ai assez vite opté pour un univers classique. Des cordes, un piano, une clarinette, et le violoncelle comme instruments solo, un peu de percussion et quelques cuivres pour les scènes avec plus d’impact. Puis il y a eu le stade des démos testées au montage, la recherche d’un thème, l’arrangement sobre pour pouvoir répondre aux souhaits de Jean. Cela a débouché sur une musique, à quelques exceptions près, assez sobre et retenue. Il fallait aussi capturer de façon subtile la chaleur d’été dans laquelle le film se déroule. • Comment l’enregistrement s’est-il déroulé ? Pour bien contrôler les choses j’ai enregistré les musiciens séparément. Une journée pour le piano, quelques jours pour les cordes, une journée pour les cuivres et la percussion. Ce qui offre cet avantage que, dans le mixage, tout est très maîtrisable. Le désavantage, en revanche, c’est que l’interaction entre les musiciens est différente et parfois moins intense.
Que pensez-vous du rôle de la musique en général au cinéma et dans ce film en particulier ? Peut-être suis-je un peu old school, mais je n’aime pas trop l’usage exagéré d’une musique du début jusqu’à la fin d’un film. La musique en perd son impact. Une musique qui s'installe dans une scène après un silence au bon endroit, au bon moment de l’histoire, marque bien davantage qu’un overload de musique. Ceci dit, je suis fan de beaucoup de genres et parfois j’aime une musique forte et présente mais toujours en fonction du film. J’aime beaucoup le travail de certains collègues comme Jóhann Jóhannsson, Alberto Iglesias, Alexandre Desplat, Ryuichi Sakamoto pour en nommer quelques-uns. Pour Le collier rouge, je suis fier d’avoir pu traduire les désirs de Jean Becker en émotions et musiques, d’une façon sobre mais cohérente et présente. La musique agit là où il le faut. Comme Jean emploie assez peu de musique, Le Collier Rouge était un peu une exception et dans cette tradition minimaliste, un vrai challenge pour moi, de trouver la touche juste.
Commentaires
Enregistrer un commentaire