Un dispositif puissamment cathartique.
Décors en contre-plaqués et mémoires fragmentaires, douleurs occultées et espaces contraints… : c’est un véritable dispositif cathartique qu’a imaginé le cinéaste lui aussi à la recherche de ses propres fantômes. En impliquant ceux qui vont devenir les acteurs de leurs passés reconstruits, en dur et symboliquement, il permet aux uns et aux autres de jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes, et donc de revivre une expérience de la soumission. Ce rapport de dominant-dominé se reproduit à l’infini, y compris entre Palestiniens, à l’intérieur des prisons, mais aussi à l’extérieur. La violence sous-jacente ou même explicite qui sourd des répétitions permet au spectateur de deviner ce qu’ils ont vécu, avec des scènes d’une densité extrême. Impressionnant.
Le réalisateur palestinien Raed Andoni organise un casting de comédiens et de professionnels du bâtiment plutôt particulier : chacun doit être passé par les geôles israéliennes, et, notamment, la Moskobiya, principal centre de détention de Jérusalem. Pas si compliqué : en Palestine, plus de quatre hommes sur dix font l’expérience des interrogatoires et de la prison. Sous le regard du cinéaste, lui-même ancien détenu, ceux qu’il a choisis (géomètre, maçon, architecte, peintre, menuisier, comédien…) acceptent de reconstruire les murs de leurs cellules dans un immense sous-sol vide et de revivre leurs traumatismes. Peu à peu, l’indicible se libère….
Décors en contre-plaqués et mémoires fragmentaires, douleurs occultées et espaces contraints… : c’est un véritable dispositif cathartique qu’a imaginé le cinéaste lui aussi à la recherche de ses propres fantômes. En impliquant ceux qui vont devenir les acteurs de leurs passés reconstruits, en dur et symboliquement, il permet aux uns et aux autres de jouer tantôt les bourreaux, tantôt les victimes, et donc de revivre une expérience de la soumission. Ce rapport de dominant-dominé se reproduit à l’infini, y compris entre Palestiniens, à l’intérieur des prisons, mais aussi à l’extérieur. La violence sous-jacente ou même explicite qui sourd des répétitions permet au spectateur de deviner ce qu’ils ont vécu, avec des scènes d’une densité extrême. Impressionnant.
Mercredi 21 Février 2018 à 23.25
Disponible 7 jours en replay
La chasse aux fantômes
Documentaire de Raed Andoni
Coproduction : ARTE France, Les Films de Zayna, Akka Films, Dar Films, RTS
(France, Palestine, Suisse, Qatar, 2017, 94mn)
Prix “Glashütte Original” du meilleur documentaire, Berlinale 2017
3ème Prix du Public, Berlinale 2017
Documentaire de Raed Andoni
Coproduction : ARTE France, Les Films de Zayna, Akka Films, Dar Films, RTS
(France, Palestine, Suisse, Qatar, 2017, 94mn)
Prix “Glashütte Original” du meilleur documentaire, Berlinale 2017
3ème Prix du Public, Berlinale 2017
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