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Diane Kruger In The Fade |
Prix d'interprétation à Cannes en mai dernier, Diane Kruger porte intensément ce thriller sur la perte, le deuil et la vengeance
Synopsis
La vie de Katja s’effondre lorsque son mari et son fils meurent dans un attentat à la bombe.
Après le deuil et l’injustice, viendra le temps de la vengeance.
Note 3/5 Scénario déséquilibré, avec un arrière plan politique seulement effleuré, jouant beaucoup sur le pathos. Diane Kruger donne à son personnage une profondeur et une intensité qui sauvent le film.
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Critique du film
Ce film construit en 3 parties trouve son inspiration dans l’actualité allemande récente : des meurtres ont été commis contre des personnes d’origine turque, par des membres du groupuscule néo-nazi NSU (littéralement Clandestinité Nationale-Socialiste). Le procès de Beate Zschäpe, la seule survivante parmi les assassins,est toujours en cours.Le temps du deuil. Katja (Diane Kruger), jeune femme femme allemande, a épousé Nuri (Numan Acar), d’origine kurde, quand il était en prison. Ils ont maintenant une vie paisible à Hambourg avec leur fils Rollo. Une bombe explose devant l’agence immobilière de Nuri et tue Nuri et Rollo. Commence alors pour Katja une période douloureuse qui la dévaste.
Le temps du procès. L’enquête est rondement menée grâce au témoignage de Katja qui a vu la poseuse de la bombe. Celle-ci fait partie d’un groupuscule néo-nazi connu de la police. Pour le spectateur la culpabilité de l’accusée, Birgit et de son complice, André, ne font pas de doute. Pourtant les accusés sont acquittés au bénéfice du doute.
Le temps de la vengeance. Cette dernière partie conduira Katja en Grèce, à la recherche du couple Birgit et André. Sa vengeance s’accomplit…
On pouvait imaginer que Diane Kruger est trop glamour et trop blonde pour incarner une femme de kurde crédible, malgré ses faux tatouages. Mais l'actrice parvient à habiter remarquablement le rôle d’une femme dévastée mais déterminée à ce que «justice» lui soit rendue.
Le film consacre beaucoup de temps au procès, de manière quasi-documentaire, le déséquilibrant. Fatih Akin nous inflige le rapport détaillé du médecin légiste qui a autopsié l’enfant. S’agit-il de nous montrer combien Katja est courageuse en supportant la description clinique du corps mutilé de son fils ? S’agit-il de nous montrer qu’une bombe pleine de clous de 10 cm de long fait des dégâts horribles ?
Fatih Akin pouvait aussi nous épargner la visite des pompes funèbres pour le choix des cercueils. Cela n’ajoute rien à la narration. Mais il y a plus gênant. La conduite de l’histoire, la conduite du procès, accréditent auprès du spectateur l’idée que les juges ont acquitté des coupables. Or, tout repose sur le témoignage de Katja. Il est donc possible qu’elle se trompe !
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Que dire alors de sa vengeance ? Dans la troisième partie In the Fade perd toute crédibilité en montrant cette vengeance. Tombant dans la facilité, avec un final extrêmement dérangeant, dont la morale est contestable.
Enfin, le réalisateur vide le film de sa dimension politique et de sa complexité, ce qui lui a valu déjà de nombreuses critiques en Allemagne où le problème de la NSU est très sensible.
A noter, la qualité de la bande son qui utilise les mélodies originales composées par Josh Homme, le leader des Queens of the Stone Age.
Bernard Gendreau
Sortie le 17 janvier
Réalisateur Fatih Akin
Scénario, auteur Fatih Akin, Hark Bohm
Musique originale Joshua Homme
Bernard Gendreau
Sortie le 17 janvier
Réalisateur Fatih Akin
Scénario, auteur Fatih Akin, Hark Bohm
Musique originale Joshua Homme
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