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Maria Callas |
"Il y a deux personnes en moi, Maria et La Callas…"
Maria by Callas : divine Callas, fragile Maria.
Artiste en quête d'absolu devenue icône planétaire, femme amoureuse au destin hors du commun, 40 ans après sa mort la cantatrice fascine toujours
Le documentaire « Maria by Callas, in her own words » a été présenté au Festival de Cannes en mai dernier. Il se regarde comme un biopic. Tom Volf, le réalisateur, livre au public les archives exceptionnelles qu'il a réunies auprès des proches de la cantatrice. De nombreuses images exclusives et inédites, des films Super 8 personnels, des enregistrements live inédits, des lettres intimes composent ce film en couleurs, porté par la voix de Fanny Ardant.
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Maria by CallasAvec Visconti à La Scala 1954 |
Tout le monde connaît (ou croît connaître) Maria Callas, la Voix du Siècle, la Diva des couvertures de magazines, le personnage public, bien différent pourtant de la femme fragile et de l’artiste acharnée au travail dont témoignent ceux qui l’ont connue dans l’intimité.
Elle transmet quelque chose de direct. Il y a une émotion dans sa voix, une intensité, quelque chose qui parle à notre âme", explique Tom Wolf, le réalisateur du documentaire
Traquée par les médias à qui elle confiait volontiers ses heurs et malheurs, sa vie est un peu à l’image des héroïnes qu’elles incarnait : Amina ( La Somnambule de Bellini), Violetta (La Traviata de Verdi), Norma (encore Bellini) Gilda (Rigolletto de Verdi), Floria Tosca (Tosca de Puccini) et tant d’autres. Visconti (La traviata) puis Pasolini (Médée) ont compris quelle grande comédienne elle pouvait être en la mettant en scène.
Ce film ne « grandit »pas toujours Maria Callas quand il montre la fragilité de la femme, et son côté sombre. Quarante ans après sa mort, à moins d’être un accro passéiste (ou nostalgique) des magazines people, ses amours contrariées avec Onassis, ses chapeaux et ses chiens ridicules devraient moins intéresser. La principale qualité de ce film c’est, grâce à de nombreux documents inédits, de nous rappeler que Maria Callas pouvait tout chanter avec aisance, du bel canto jusqu’au soprano dramatique et qu’elle fut l’une des plus grandes cantatrices du XXe siècle. Au total seuls comptent l’émotion que procure sa voix au timbre si particulier et sa capacité à incarner ses héroïnes.
On regrettera que le film ne cite pas clairement les extraits d’opéra ; on aurait apprécié que les noms des opéras soient systématiquement incrustés.
A noter : on voit plusieurs fois le chef d’orchestre Georges Prêtre, dont Callas disait qu’il était son chef préféré. Ces images constituent un hommage (involontaire?) à ce grand chef mort en janvier 2017.
Bernard Gendreau
Maria by Callas: en salles le 13 décembre
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